Chasseur Oh, Rions !

Chasseur Oh, Rions !

 

(Puzzle série 4 - Pièces mobiles)

 

Commençons par la morale de cette histoire : chassez le naturel, il revient au galop ou bien en Train à Grande Vitesse !

 

Remontons donc notre ligne temporelle pour nous poser sur la branche d’un cyprès, en décembre 2018, afin d’étudier, de loin, les mœurs grégaires du Prédateur !

 

Nous savons que certains aiment viser les hauteurs, se gelant le kiki au sommet d’une tour d’épicéa, à la saison humide des palombes ; d’autres arpentent les bois, tels des dieux Pan, et ils font pan-pan ! sur tout ce bouge : sanglier, chevreuil, renard, tatou, gerfaut, lièvre et même vététiste ! Parfois, en proie à une haleine anisée, ils ciblent le sofa d’un salon ; leur balle sudiste perd soudain le nord et se met à nidifier entre la cuisine et le grenier !

 

Ah ! Ces hommes affamés ne manquent pas d’inspiration. Ils veulent avant tout tuer l’abbé Bête en eux, voire le blesser avec leur mandibule carnassière ; ne pouvant se faire sauter le caisson, ils mettent l’extérieur en joue : ô temps des joutes cavalières, de ces nobles duels au mousquet ou bien au glaive de gladiateur qui fleure bon la paix !

 

Dès lors, puisqu’ils ne débusquent pas d’ennemi pour le combat des chefs, ces bipèdes, dans leur treillis militaire, courent après le gibier, avec le dessein harmonieux de réguler la prolifération de certaines espèces animales ! Avec tout l’argent jeté par les fenêtres, ne pourrions-nous pas imaginer qu’elles fussent déplacées vers des contrées qui auraient besoin d’elles ? Nous pouvons légitimement argumenter que la Nature sait s’équilibrer avec maestria, à condition que l’humain sauvage n’y vienne pas mettre le bout de son nez, son funeste grain de sel qui fait plonger la balance du côté sombre de la force !

 

Cependant, revenons à notre aventure avec ce fureteur ! Notre glorieux chasseur cherchait, certainement, un mammouth au sein du maquis provençal, quand il vit un objet non identifié ; comme un long cigare aérien exogène, qui roulait, à tombeau ouvert, sur des barres métalliques… alors, la psyché armée d’un courage herculéen, il dégaina son colt à la vitesse de l’éclair ; et il eut une chance de cocu, ce Lucky Luc basson du Panier, car sa balle traversa le cristallin de cette baleine mécanique, laissant une plaie de deux centimètres dans la gueule de l’ouroboros, du serpent Jörmungand, sous les hurlements du loup Fenrir et le trot tonitruant du cheval Sleipnir au pied d’un dodo-daim !

 

Le chasseur Orion avait encore frappé sur la terre comme au ciel, lâchant à ses trousses l’effet placebo d’un vent, d’un pet, d’une vesse, d’un verre de Cointreau, d’un glaçon du Père No ; ainsi, sa main tremblante avait tiré sur sa braguette pour libérer l’arbalète qui cracha son venin, un jet d’urine frelatée sur des bottes boueuses : triste fin de Toto le Braconnier, bien bourré et, surtout, très teubé, qui, par un soir d’hiver, voulut marquer son territoire, abattre le Yéti, au-delà des résilles du vieux porc !

 

 

Stéphane, le 18/12/2023