· 

Au bord du Trou !

Au bord du Trou !

 

(Puzzle série 3 - pièces mobiles)

 

Ainsi, dans mon habit d’Anachronique, je sonde les trous de vers, les vortex masqués qui pullulent sur la planète Terre, en quête du Réel !

Lors de mes picaresques explorations, en tenue de cosmonaute agraire, l’air fier sur la rose croupe de ma jument ailée, mon corps de coton-tige enduit d’un substrat végétal qui fleure bon l’Altérité et l’Amour des sommets sucrés, je me trouve parfois nez à nez avec la gueule béante d’une fosse abyssale dans laquelle je plonge — avec la volupté d’un manchot empereur se gelant les cakes sur les bords de la Manche — afin d’observer son étrange manège !

Pour éclairer la lanterne de mes contemporains, je me dois d’user de la métaphore, d’une parabole poétique, avec pour dessein stroboscopique de capter — sans boucher les artères du bipède, les branchies du brasseur d’eau douce — l’attention lyrique du spectateur qui ne lit rien de tel sur la toile tissée par les gardiens du troupeau…

Ici, sur ce champ de bataille, ce sont des Trous qui poussent comme des champignons astronomiques ; des Trous percés par une perforatrice archontique, dont les mérites sanitaires sont vantés, dans toutes les petites lucarnes de ce monde, par de savants bonimenteurs de première perfusés d’argent diabolique, de pouvoir luciférien et de sexe satanique !

Par voie de conséquence, le Quidam, pris dans les affres de l’inconscience, tombe, à chaque fois, dans le panneau pour en ressortir avec mille et une contusions sévères qu’il impute à Celles et Ceux qui l’invitent à surveiller ses arrières et à regarder où il met les pieds, à voir plus loin que le bout de son nez…

Puisque le Quidam, sous contrôle mental, est persuadé que les Trous sont des champs protecteurs, des nids douillets d’herbes vertes qui le gardent, ad vitam aeternam, de l’attaque perfide des requins-marteaux de la finance, de la morsure venimeuse des hyènes du système et de la fiente rhétorique des faucons royaux qui tournent au-dessus des têtes à l’envers…

Dès lors, la Confusion, la Peur et la Dépression règnent dans le cervelet du Quidam banalement démuni au milieu de ce jeu de dames qui met en échec ses plus belles intentions du cœur !

Il rampe, comme un reptile affamé, léchant l’écume des jours tel un ver assoiffé, avant de glisser, maladroitement, dans un Trou noir ou bien blanc, afin d’y retrouver le confort momentané d’un paradis perdu… le palais du lapin blanc !

Paix à l’Âme de ces Quidams qui plongent dans ces pièges gratinés, sous les crocs desquels ils disparaissent ; à six pieds sous terre, avec, dans leur sang, d’artificielles lianes, ces lentes, à l’intelligence sourde, gorgées de graphène corrupteur !

Parfois, l’un d’eux, animé par un soupçon d’intuition, remarque l’incohérence de ces perforations stupides ; et il comprend que ces fentes spatiales sont la cause réelle de tous ses maux de corps et d’âme ; mais, sous la pression des Vendeurs de vaseline, titubant à l’image d’un boxeur beurré au pétrole âne, il louche sur ses ripatons, avant de se balancer dans le Trou ; qu’il soit Normand, Basque ou Corse, sa volonté fléchit au bord de l’abîme, avant de s’y enfoncer, laissant, dans le ciel zébré de chemtrails et d’ondes énergivores, l’empreinte d’un saut de l’ange ténébreux, dont les ailes sont brûlées par le verbe acide des thaumaturges zélés qui œuvrent à l’équerre ; tous armés de leur compas prophylactique et de leur truelle létale, derrière le sombre rideau d’un cabinet de curiosités.

Cependant, l’Anachronique n’est pas seul à suivre son chemin, à dessiner sa ligne temporelle solaire ; slalomant entre les mines, il est toujours prompt à neutraliser l’appétit dévorant des Trous qui veulent avaler tout ce qui vit, tout ce qui respire l’élixir du Cœur, la fragrance des hautes altitudes d’Esprit, le santal de l’Unité originelle.

Que la Joie éclaire la Voie et démasque les Trous cachés jusqu’au fond de notre psyché ! Comme tant d’Autres, l’Anachronique rend service à son Humanité, avec l’Insolence d’un fauve indomptable, l’Humour d’un chien fou coiffé d’un entonnoir andalou sur sa caboche tonsurée, la Foi d’un poète utopique qui observe cette ronde duelle, tenant sa juste positon au sein du chaos illusoire ! Le Réel est là, au fond de la passoire !

 

Stéphane, le 6 juillet 2022

Écrire commentaire

Commentaires: 2
  • #1

    Delphinuk (samedi, 09 juillet 2022 10:03)

    Prise par la brise du pseudo temps qui semble nous entourer d'un voile que l'on aimerait à croire troué et qui pourtant parait s'écouler en dévorant de différentes sortes la substance de chacun d'entre nous, j'ai tardé à savourer les morceaux du puzzle de ce Très Cher Anachronique.

    Toujours prêt à débusquer les vérités accrochées à notre réalité par de subtiles analogies pas piquées des hannetons, le Réel se mélange ironiquement à l'illusoire tout en s'intriquant malencontreusement dans l'Esprit qui nous happe nous perfuse à sa manière puis jette son dévolu sans vergogne sur l'un plutôt que sur l'autre. L'Autre qui aura son heure, ne lui en déplaise, au moment opportun où il s'y attendra le moins .../...

    Bref ! Tant à écrire mais finalement rien de très constructif sur ce terrain glissant sur lequel nous errons et rond et rond petit patapon ;)

    Je cède la plume au talentueux poète qui partage ses vers luisants, éclairant ceux qui voudront bien l' Etre :)

  • #2

    Stéphane L'Émerveilleur (samedi, 09 juillet 2022 12:28)

    L'Anachronique se fait une Joie Réelle de savourer les impressions intelligentes de la Svelte Soeuruk Delphinuk, dont le Verbe, à son image, vibre d'une solaire essence ! Merci pour tes perles précieuses qui honorent la Poésie et donnent du baume au coeur du baladin burlesque ! Plénitude à Toi et aux Trois Fantastiques ! D'un coeur poétique et solaire, Stéphane