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Paul Pot

 

Paul Pot

 

(Puzzle série 3 - pièces mobiles)

 

 

Ô chant des clochettes, au cou des vaches à lait de la pyramide inversée, comme la mue gaie d’un pluvieux printemps ariégeois qui voit se profiler la suite de « L’Homme du cru aux pieds de grue » alors que le vert saut quantique illumine les champs de notre destinée solaire !

 

Ainsi, Roger Labit, siégeant sur son menhir pénien, maîtrisant son dolmen, n’est point toujours dans son extase solitaire, au bord de l’avenue méridionale du bourg, puisque, parfois, le rejoint Robert le Monte-en-l’air ou Paul Pot, cet esprit prompt à loger son séant dans une vasque communale qui coudoie la pierre polie par les fesses sculptrices de son compère.

 

Ce saint Paul, devant ce tableau poétique, est facilement reconnaissable ; tout du moins, l’on peut apercevoir son toupet affleurant le volant de son cheval-vapeur, de sa fantomatique Peugeot 205 blanche qui écume les ruelles de la cité des Pas Perdus, car ils se retrouvent tous, au pied de la fontaine de jouvence, sur la terrasse du troquet colonial ; là, les locaux éclusent — naufragés assoiffés du radeau de la Méduse — des élixirs éthyliques qui donnent un teint rouge à leurs joues pâles et ils délient aussi leur langue de caméléon nouée à la roche mystique arrondie par les assauts des courants cristallins du  Ribérot, sous le regard paternel du Mont Valier.

 

Ce sage Robert le Monte-en-l’air ressemble — comme deux gouttes d’eau de vie descendant des sommets olympiens —, à un petit être de la Nature, un gnome gourmand, dont l’intumescence esthétique épouse les galets brumeux, cailloux du Petit Poucet, qui balisent les collines étreignant ce village de Barbapapa !

 

Autour de ce duo fondateur — à l’image de Romulus et Rémus sirotant leur miellat aux tétines de la louve câline — qui jaillit des remous d’une fraîche anisette,  telle Vénus sortant de sa coquille de Saint-Jacques, la modeste commune nourrit à la louche ses ambitions mythologiques et pastorales, honorant le génie du lieu semblable à une valse grégaire de pygmées au milieu des champs de la prospérité retrouvée : l’espace ancestral du bonheur dans le pré et des amours vaches, tandis que le poète spleenétique, nostalgique du temps d’avant, compte les moutons qui sautent par-dessus le dos mignon des brebis donnant leur lait à la patrie saoulée par la mécanique des fluides d’un système marchand qui prend l’eau à la vitesse d’une moule au galop perchée à son bouchot des vanités.

 

En bons piliers du temple sommaire, Paul Pot (alias Robert le Monte-en-l’air) et Roger Labit (l’homme du cru aux pieds de grue) — qui manie le rabot et la râpe à potage — œuvrent, par leur bucolique présence, à la restauration des chefs-d’œuvre en péril à cause de la montée hystérique du Transhumanisme urbain ; ce Caligula déjà prêt à vider les villages de leur essence ; romaine et vile sangsue génocidaire qui suce le rouet entre les mains celtiques de la fileuse d’absolu tissant son doux madrigal.

 

Les yeux de la lice carottent le lapin de gare reine, nous murmure un vieux dicton lémurien, l’été sera chaud sur les murs parcheminés des maisons castillonnaises que l’homme de plume — paon paon de la poésie probiotique, armé d’une bombe à neutrons — taguera pour y voir, grâce à son tour de potier, s’afficher — après leur traversée du Rubicon avec la face nette d’un Rubik’s Cube à casser les têtes de nœud — les visages rubiconds de Paul et Robert, les Tic & Tac de l’Ariège profonde et féconde :  ces deux thuriféraires, bien allumés, arborant les vierges atours symboliques  de la résistance du pot de terre contre le pot d’enfer ! Que la floraison de l’Être soit !

 

Stéphane, le 4.05.2022

 

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Commentaires: 4
  • #1

    Delphinuk (mercredi, 04 mai 2022 21:35)

    Très bon cru ces 2 Pieds nickelés ariégeois qui donnent une délectable inspiration poético-burlesque à l'anachronique en fête !
    J'ai éclaté de rire avant même d'avoir perçu ton sourire espiègle retenu dans le second paragraphe :)))
    Merci Ô Grand Fréruk pour tes messages sous-jacents, ces informations codées toujours transmises avec douceur et légèreté, ta diction qui se fait plus lente et toujours aussi pertinente et cet œil malicieux quelque peu narquois qui taquine le ou les coquins du coin du bourg :))))
    Sacrés villageois près de chez toi !
    Bisous fleuri

  • #2

    Stéphane L'Émerveilleur (jeudi, 05 mai 2022 12:27)

    L'Anachronique remercie sa chère Soeuruk Delphink qui sait saisir au vol ces vrilles verbales qui retombent comme un soufflet sur la tête de ce duo ariégeois venant titiller le regard espiègle du solitaire joueur de plumeau ! Bises étoilées aux 4 Fantastiques ! D'un cœur solaire, Stéphane

  • #3

    Delphinuk (jeudi, 05 mai 2022 21:06)

    Du tréfonds de mon cœur émerge joie et bonheur à la lecture de tes écrits mélanges multicolores sur divers plans cosmiques qui enflamment l'Esprit fragmenté de chaque UN pour les re-connecter à l'essence telle une Re-naissance qui vient à point à qui sait attendre...
    Fraternellement vôtre,
    Sœuruk Delphinuk

  • #4

    Stéphane L'Émerveilleur (jeudi, 05 mai 2022 21:44)

    Chère Soeuruk Delphinuk,

    Que ta Joie Solaire irrigue les champs de la Fraternité au sein desquels L'Anachronique plonge avec l'aisance d'un kangourou ariégeois pris dans la transe d'un jeu de saute-mouton, par une nuit de pleine lune qui laisse le loup-garou sans voix ! Plénitude aux Quatre Fantastiques !

    Avec Gratitude et Cœur,
    Stéphane