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Anatole

 

Anatole

 

(extrait Puzzle série 2 - pièces mobiles)

 

Toujours en quête du meilleur pour Vous, de la crème de la crème — battue sous l’aisselle alchimique de votre serviteur décérébré évoluant tel un vers luisant sur un tapis iranien — à s’en mettre plein le bavoir burlesque, ma chère cocréatrice m’a encore offert du caviar sur un plateau d’argent avec de belles poignées en or massif, dont la radiance solaire fera chavirer vos pupilles et débouchera prestement votre pif encombré par les virus automnaux, un peu pétés dans les coins !

 

Soyons donc véhéments, sans couardise, sans aucune forme de pusillanimité, et affrontons, comme une pelote basque, le mur du trinquet qui nous vient en obscure face avec la force de l’âge et l’effet plat c’est beau !

 

Ainsi, vous savez déjà que j’aime articuler mon texte, du moins sur le plan syntaxique ; car, oralement, une bouillie, sans nom, sort de ma bouche qui reste alors béante, sous le ciel, Muse — mouton bêlant au pied du bourreau des pleurs lui injectant sa énième piqûre de rappel à l’ordre, afin de le comprimer dans le moule « Mako Moulage » d’un Jupiter, dont la bouse amère de lys ne peut servir qu’à construire un royaume en enfer !

 

Mais, revenons, à la vitesse d’un lapin à cinq pattes, sur cette mission que j’ai acceptée à l’insu de mon plein gré ??? J’étais donc chez mon amie, Madame de Valérie, pour un dîner mondain (Ô ! mon bon ! Où ai-je caché mon daim ? Mon petit sac marin en peau de crocodile de chez Cartier ! Où ai-je la tête, nom d’une alouette ! Rires un peu pincés…), afin de gaiement converser du sujet précieux de notre prochaine création qui mettrait en scène la Poésie dans sa robe de lumière (Dior, j’adore !), sous le bâillement zélé de quelques lascives corneilles faisant de l’ombre à de jeunes filles en fleurs ; quand, le muret des lamentations actives, la petite muraille de Chine, protégeant son chalet montagnard, s’effondra dans un fracas indescriptible — faisant échos aux plus sauvages productions du cinéma hollywoodien vérolé par la peste satanique — libérant, au sein de l’air pur des sommets, une étrange odeur de blaireau mal léché, de ragondin frelaté, d’alpaga pané, de purin horticole qui vous colle aux narines comme de la glu sur la chaire d’un professeur de chimie !

 

Armé d’une loupe à double foyer, à l’image d’un Sherlock Holmes mâtiné d’une Agatha de chez Christie’s ou bien Friskies (vous comprendrez que cet indice vaut son pesant de cacahuètes !), je me mis au devoir de résoudre ce mystère digne d’un Cluedo pour amateurs dépressifs de jeux de société qui s’ennuient à mourir tous les dimanches !

 

Remontant la piste odoriférante, je débouchai sur un petit marsupial poilu qui — selon les renseignements que j’avais pu cueillir, sous la torture, à la force du poignet, en picolant, comme un trou normand, avec les plus irréductibles taiseux de ce village dans les nuages — s’appelait « Chat de Gouttière » ou « Félin des rues ». Rompu à l’art de la communication animale, par télépathie, la boule de poils, ricanant comme le Chat du Cheshire ou ce diable de Béhémoth (volant dans les plumes du Maître et Marguerite) me feula : « Et mon cul, c’est du poulet ! ». Sa répartie me coupa la chique, souffla ma chicha, emboucha mon narguilé. Et j’appris, grâce à mon intuition légendaire que ce malotru faisait partie d’une race endémique de ces espaces reculés, dont les membres, mâles et femelles, vivant à l’air libre, étaient nourris par la main candide d’une douce amie des bêtes à bon dieu, telle mon hôtesse Valérie !

 

Sensible à son geste princier, je faillis perdre mon sain axe, mon équilibre aristocratique en posant mon pied marin sur une de ces déjections félines ; et, là, ce fut une révélation ! Tout s’éclaira à l’étage de mon cerveau laid, de mon esprit embrumé par des litres d’infu et d’autres décoctions chamaniques préparées par la Maîtresse de maison, frappée par le syndrome de stock hommes, qui me tenait un peu en otage, dans son manoir grolandais, comme un singe en hiver !

 

Par une déduction de mon cru, je supputai que cet étrange spécimen des traboules avait, dans l’atmosphère, lâché un pet atomique, une flatulence cataclysmique (je me souvins du bruit et de l’odeur !) qui colonisa l’espace sacré de ma mie, sous la forme floue d’une émanation fumeuse prompte à détruire son moyenâgeux système de démarcation et d’alarme maçonné en pierres sèches arrachées, comme un enfant à sa mère, à une carrière locale meurtrie imaginant déjà ce que la chair de sa chair eût pu devenir sans l’action de ces machines endiablées !

 

Ce fut donc avec le torse bombé que je pris le pari de regagner le logis de la Dame Valérie, lui montrant le plan de circulation de la vesse chirurgicale dudit Félin qu’elle avait surnommé « Anatole » ; effectivement, elle avait été fortement inspirée puisque de combustion anale il fut question dans cette affaire que j’avais pliée en deux coups de cuiller à pot, avec une main de  maître, un certain flair, un doigté proctologique et une disposition naturelle à lire, sous les selles, les signes qui ne trompent pas (quelques années plus tôt, j’avais repéré les empreintes d’un éléphant rose dans un magasin de porcs sélènes, près de Limoges). Pour cent patates, je me rends disponible, afin de trouver une solution amène à toutes les énigmes, bien mieux encore que cette caricature d'Arcimboldo : ce végétarien Hercule Poirot qui vous vend sa soupe à la télé !

 

 

Stéphane, le 10.11.2021

 

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Commentaires: 6
  • #1

    Vali (vendredi, 19 novembre 2021 20:28)

    Un grand merci pour cette pépite cher co-créateur, Anatole n'a pas changé ses habitudes de semer son odeur peut être pour qu'on ne l'oublie pas :=))) je suis heureuse qu'il est un petit espace ici. NAMASTE, BLANKE.

  • #2

    Stéphane L'Émerveilleur (vendredi, 19 novembre 2021 20:41)

    L'Anachronique remercie sa Chère Vali-Cocréatrice pour cette Inspiration féline ! C'est grâce à sa générosité naturelle que j'ai rencontré ce tendre Anatole que j'adore même s'il en pète de Joie avec une fulgurance toute métaphysique ! D'un cœur solaire et solidaire, Stéphane

  • #3

    DMTuk (dimanche, 21 novembre 2021 13:59)

    Cc les Âmisuk,

    Anatole est immortalisé dès à présent par les écrits majestueux de l'Anachronique, quel honneur pour lui ! Et ceci grâce à ses flatulences nauséabondes ; original pour devenir connu !

    Merci Râ ri cime.... C'est un collector :)) avec de nombreux messages diffusés de ci de là pour compléter le décor ;)

    Bravo l'Ârtiste !

  • #4

    Stéphane L'Émerveilleur (dimanche, 21 novembre 2021 14:24)

    Très Chère DelphinuK-DMT,

    L'Anachronique, tout en brassant de l'air Wick, se fait une Joie Solaire de cueillir ta prose galactique mettant en lumière le deuxième cerveau de ce précieux Anatole, dont le microbiote connaît des dépressions passagères, telle la panse d'une caravelle, au long cours, volant au-dessus d'un toit brûlant... Plénitude à Toi, aux Quatre Fantastiques !

    D'un cœur solaire,
    Stéphane

  • #5

    Delphine (dimanche, 21 novembre 2021 16:11)

    Merci et merci pour lui cher frère, "paix" à son bidou !
    Les fantastiques se joignent à moi pour te souhaiter une belle fin de journée avant d'entamer la semaine mouvemen thée entre (Eric et Valli) du 64 ô 09 :)) Bien à toit ;)

  • #6

    Stéphane L'Émerveilleur (dimanche, 21 novembre 2021 18:24)

    Chère Soeur DelphinuK,

    Merci à Toi et toute ta Tribu pour vos bons vœux qui accompagneront la migration de L' Anachronique du Béarn vers l'Ariège, sous la guidance des séraphins Vali et Éric ! D'un cœur solaire, Stéphane