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Le Grand "Beuh"

 

Le Grand « Beuh »

(extrait Puzzle 2 - pièces mobiles)

 

 

Parfois, entre deux vers d’absinthe du poète, mon contemporain me murmure, avec une voix de baryton : « Mais d’où te vient cette inspiration ? » Et, blanche colombe, dans sa robe immaculée d’une modestie légendaire, je lui susurre, sans censure, ni césure, ni chapelure, une réponse du chef : « Mon Brave, je ne la cherche point, la bougresse me court au train ! », affichant une dentition niaiseuse à faire se poêler les mouettes rieuses pétant une coche ! Câlisse son de Province canadienne ! Gros becs, chers petits cousins du Québec !

 

Ainsi, cette histoire naturelle trouve sa genèse dans une rencontre avec 3 Grâces, 3 Féminins incarnés qui arrivent, sur un voile volant, à l’entrée de mon modeste palais palois ! En effet, cette réunion avait pour thématique la tuyauterie énergétique, en milieu urbain, sublimée par un souffle pastoral ! Vous vous doutez bien que je ne puis vous révéler l’essence fractale de cette réunion au sommet qui, je vous rassure, n’avait rien des coquineries du groupe Bilderberg !

 

Nous sommes donc devant le pont-levis de ma maisonnette, quand tout à coup un effluve singulier titille la narine câline d’une de mes convives, à l’humeur très gaie, qui croit y déceler celle du gaz ! Que nenni mes bons amis ! Son olfactive intuition est stoppée par le silence d’une autre invitée ; puis retournée, comme une crêpe, par la troisième Muse, au sourire espiègle, prête à confirmer ce que votre serviteur lance, l’âme strong, avec la délicatesse d’un panda beurré sur un tricycle : « Ce n’est pas la fragrance du gaz, mais celle d’une plante qui provoque l’hilarité ! » Sans relation avec la démone Hilary devant son thé ! Lors, un soleil vainqueur rayonne sur le visage de ces trois souveraines !

 

En effet, mon troisième œil avait repéré, au-dessus d’un brise-vue, la chevelure algale de mon voisin — fougères dansant, au milieu d’un espace boisé de Sologne, à deux couettes de chanvre d’un Center Park, inaugurant, en grandes pompes sportives, l’arrivée fulgurante d’un Cerf christique pendant la saison du brame !

 

Dès lors, puisque la plomberie subtile signait notre rencontre à quatre zébulons, un parallèle pouvait être fait avec mon voisin plutôt spécialisé en réparations sanitaires dans l’invisible, celles des fuites de cerveau, sous l’égide du dieu Pan perse, avec son usage immodéré de joints — dont il abuse tels les fêtards, durant leurs stratégiques opérations sur terrain miné, lorsqu’ils projettent des pétards mouillés vers un tigre du Bengale, sous le museau d’un bison —, lesquels lui autorisaient l’accès à des voyages psychédéliques. Notre chaman en herbe se sent toujours fort dépourvu quand la bise le prive de son pré carré, jalonné par des cônes en papier roulé, aux parfums de son potager mystique qui s’encanaillent en voulant coloniser des cloisons nasales différentes des siennes.

 

Ce qu’il faut vous dire, c’est que mon camarade de bâtiment se présente en digne héritier, voire en extension, de Jacques Mayol, dans le Grand Bleu, au cœur d’une dimension plus terrestre, plus vert-icale, provoquant un certain vertige de l’Amour ! Lové dans son siège à bascule, sachant que beuh qui roule n’amasse pas mousse, ce sémillant aventurier ose, avec la souplesse d’un requin-marteau, d’un hippocampe à friction quantique, plonger dans le grand bain cosmique, au risque d’enfumer l’espace collectif ! Alors, il s’ouvre à un horizon ascensionnel floral tandis qu’il demeure au rez-de-chaussée, avec une vue panoramique imprenable sur la chorégraphie du dioxyde de carbone s’échappant, en volutes logarithmiques, des pots catalytiques alignés sur le parking des anges de la téléréalité !

 

Je remercie donc mes trois Amies de m’avoir accompagné sur les sentiers du jardin secret de mon voisin Totoro, saoulé par l’iode du « Grand Beuh », nageant entre le feu des algues rouges et le bleu indigo des roses éléphants de mer, chérissant les pinces du homard à facettes et le cœur de raie Manta d’une lotte lutine mentholée par l’air du large, embrassant le rayon marial d’un dauphin migrateur ! Il semble évident que l’herbe soit bien plus verte ailleurs… Le Gange a des voies navigables seules pénétrables par les racines ancestrales du Peuple jamaïquain ! Rasta Fire (ô pacifique Rapport de Force avec l’Esprit en Soi !).

 

Stéphane, le 14.09.2021

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Trinity (jeudi, 16 septembre 2021 18:20)

    Cher Poète,
    N'ayant pas besoin de beuh pour nous écrire ces récits à la fois déjantés tout en étant magnifiquement délirants et agréablement hilarants, ô combien captivants... peut être que Totoro aurait besoin de s'initier à la tuyauterie énergétique pour approcher son passionnant voisin :))). Donnons lui un coup de main ou de baguette magique pour essayer de l'éloigner de ses joints :)) ou bien joignons-nous à lui pour partager ces expériences hallucinogènes :)))
    Merci pour nous avoir relater cette surprenante journée...
    Amicalement vôtre,

  • #2

    Stéphane L'Émerveilleur (jeudi, 16 septembre 2021 20:08)

    Chère Trinity,

    Vous avez donc quitté votre Neo en herbe, afin de vous poser, sur un air virginal et estival, au sein de ce champ fleuri où l'Amour, la Gloire et la Beauté se mesurent à l'aulne d'un vieux tarpé gisant, tel un roi fainéant, dans un cendrier rêvant de rencontrer Totoro le Héros au milieu de son dédale (drôle de mine au Toth oraux) ou bien dans l'arène souveraine d'une corrida burlesque !

    Merci, avec ton calumet, chère Trinity, d'honorer la prose qui roule sur la gent masculine et slalome entre les cônes de l' eau tôt et colle ! Merci de célébrer le règne végétal en Toi !

    Avec Cœur, Stéphane