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Chant des tamariniers

 

 

Chant des tamariniers

(extrait "Alcior"-fragments étranges

 

Sous le chant des tamariniers, l’on cueille la transe tropicale d’un tamanoir lascif glissant sur les reins du sommeil, alors qu’une pluie de couleurs sauvages tombe des ailes d’aras dignes des envolées d’Hermès !

 

À l’équateur des rêves éclot la voix du réel, le chemin de l’Êtreté qui se prolonge au-delà des limites fictives des horizons nuageux, des couffins d’azur…

 

Et l’or brut du fruit embrasse le blanc laiteux des dents musiciennes d’une Nymphe pendue à la plus haute branche invisible du zéphyr.

 

Lors, l’essaim virginal des abeilles laborieuses tend ses bras auréolés de bourdonnements ischémiques mimant les mouvements syncopés d’un volcan en proie à une éruptive tachypsychie ; dans le feu de l’action algique !

 

Ainsi, la flamme de l’Esprit guérit les plaies béantes, l’eczématisation des chairs douloureuses, les fleurs polaires glacées d’exil sur la peau des émotions cristallisées dans l’inconscient possessif avant que les pluies mutines — l’or rage d’un déluge annoncé — ne viennent bénir et balayer les bleus des larmes du souvenir accrochées à la roche brunâtre d’un palétuvier — les pieds dans la mangrove — dont les racines sont des ailes sur lesquelles les tamarins se balancent avec l’agilité d’un paresseux évoluant vers le nœud boisé le plus proche de son sommeil paradoxal, prêt à abandonner le jeu des minutes à un temps qu’il sait illusoire, aussi vaporeux que l’haleine d’une bouilloire sur la pierre frémissante d’une géhenne : le temps n’est rien, l’Être est éternel !

 

Stéphane, le 15.04.2021

 

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