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Germe de Feu

 

Germe de Feu

 

(extrait "Alcior"- fragments étranges)

 

La patience fleurit à l’ombre sororale des impatiens walleriana, loin des impatiences humaines, de ces térébrantes érosions neuronales maquillant l’ego.

 

Et, sur les pétales, le soleil se pose avec le souffle secret d’une rose trémière, le baiser calice de l’arum à la rondeur callipyge, tout en beauté vénusienne, d’un miel salvateur, guérisseur des plaies occultées de l’âme.

 

Sur l’écorce grimpe le lys de l’Amour, échappant à la corruption serpentine des chaînes accrochées aux chevilles des esclaves matérialistes…

 

Ici, nous ne dresserons pas la liste des carnages et autres tortures faites à notre Mère Nature ! Car les graines sont déjà dans l’éther et les floraisons de l’Esprit embaument les espaces, des plus sacrés aux plus prosaïques.

 

Nos oreilles subtiles recueillent, avec leur trompe d’Eustache, le nectar pastoral des éclosions poétiques, la chorégraphie fœtale des germinations fractales ; ainsi, l’information est présente, avant la semence, elle précède la forme simple ; elle est l’essence d’un potentiel qui porte le grand dessein de la Création, l’étincelle qui éclairera l’action à venir !

 

Lors, le buis boit la parole du peuplier avec la soif du saule ayant pris racine dans la mousse des douleurs et les stigmates des larmiers filtrant la transe des pluies acides, la rosée alchimique des lunaisons mariales…

 

 Sous l’haleine des champs marins, le blanc agneau de lait, au regard immaculé, joue avec un vague effet papillon effleurant la houle sénescente des agrestes saisons terrestres, dont les fruits mûrs voguent, sous les cils d’azur de l’aurore, dans le respect de la verticalité souveraine de la Source, en passant par l’humble horizontalité du corps de chair — humus boréal d’un Nouvel Homme prêt à cheminer sur les vallons migrateurs de la Conscience exploratrice du réel de son essence, du germe de feu de sa nature profonde !

 

Stéphane, le 10.04.2021

 

 

 

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