Photographie Aviv McGregor
Photographie Aviv McGregor

L' Anachronique

 Courir plus vite que son nombre... vers les champs de l'absurde, du burlesque, du surréalisme !  

Chroniques burlesques & Fragments étranges et pièces mobiles

 

Puzzle-série 1

(pièces mobiles)

 

Ô poil !

 

Tout commença, un matin comme les autres, par une petite rougeur au creux de la main droite, mais rien d’alarmant ! Tant et si bien qu’il pouvait, comme à son habitude, faire son travail dans ce bureau postal de province.

 

À midi, déjà, la douleur devint plus lancinante, à tel point qu’il en oublia de boire son café avec ses collègues, après le déjeuner !

 

Soudain, vers 14 h, alors qu’il était perdu au milieu d’une pile de dossiers, il ressentit une brûlure profonde, comme si on lui avait percé la peau avec une aiguille. Dans sa paume, un trou, pas plus gros qu’une tête d’épingle. L’air nerveux, il se précipita dans les toilettes pour se rafraîchir un peu ! Devant le miroir, il semblait normal ; à l’exception de ces auréoles de sueur sous les bras, et de ce dos trempé lui aussi par le stress !

 

Vers 15 h, il n’en pouvait plus ! Sa paume le démangeait terriblement, si bien qu’il n’avait plus le cœur à sa tâche administrative ! Il fonça vers les toilettes, sous les regards noirs, de quelques collègues ! Il découvrit alors un fil au creux de sa main ; irrité, il le tira pour libérer ce qui ressemblait à un long cil ! Comme fou, il rua vers son poste de travail, plongea sa main gauche dans un tiroir pour y attraper un ciseau ! Les gens du bureau ne comprenaient rien à ses allers et ses retours ; pourtant, même s’ils avaient du boulot, par-dessus la tête, ils murmuraient… faisant planer une atmosphère lourde dans la pièce !

 

Il coupa net le poil, avec un grand soulagement ! Ce cauchemar était enfin terminé ! Il se sentit mieux : les douleurs avaient, miraculeusement, disparu ! L’air plus serein, il retrouva ses dossiers !

 

Aux alentours de 16 h, il tomba, brusquement de sa chaise, tandis que tous le regardaient, comme un paria ! Il ne pouvait plus tenir debout ! Seule position à prendre : rester couché par terre. Ce secret était trop lourd à porter ! Devant cette scène, ils se mirent tous à rire, comme des hyènes, en lui hurlant des horreurs : « Alors, il a un gros poil dans la main, depuis ce matin ! »

 

Et tout cela résonnait dans sa tête ! Il croyait devenir dingue ! Effectivement, le poil avait tellement grandi qu'il ressemblait à la longue mèche de cheveux de ces guitaristes de hard rock. C’est dire si la chose était impressionnante !

 

Totalement paniqué, il courut, à quatre pattes sous les tables, slalomant entre les pieds qui lui faisaient obstacle, pour rejoindre l’open space du directeur !

 

Il était 16 h 55, juste avant la débauche. Veston sur les épaules, le chef était sur les starting-blocks, quand il le vit débarquer, cavalant sur le sol moquetté, tel un nourrisson cherchant sa tétine !

 

À 17 h, après un bref examen de son cas : il avait un gros poil dans la main ! Aussi, il était licencié sur-le-champ, sans aucune indemnité, pour faute grave !

 

À 17h 05, il était avachi, comme tas de fumier, sur les espaces verts autour de l’immeuble de sa société ! Il pleurait tout son soul, si bien qui finit par s’enfoncer dans la terre, comme on sombre dans les sables mouvants…

 

Sa main disparut en dernier… Le poil se transforma en un arbre majestueux, fort comme un chêne !

 

Au bureau, on ne reparla plus jamais de lui ! D’ailleurs, on ne savait même plus s’il avait vraiment existé !

 

Après quelques jours, cette histoire était devenue une légende urbaine, car on était, ici, pour travailler ; pas pour être les prisonniers d’un conte à dormir debout ! Tout était donc au poil, à la virgule près ! Les dossiers étaient bien gardés ! L’affaire était classée !

 

 

Puzzle-série 2

(pièces mobiles)

 

 

À la virgule près

 

De son balcon, la belle Roxane m’écrit « à la virgule près ! » tout à coup, c’est le drame ! Avec ma plume, je pousse des cris d’orfraie, « chouette alors ! », me susurre cette petite voix intérieure. Tout de go, sans chinoiser, comme si je ne m’étais pas pris au jeu ! De bon aloi — oie frappée d’un drôle de tournis dans son labyrinthe —, je commence à me pendre le pied dans le tapis de mots croisés, devant des alexandrins qui riment ailleurs, et renverse un vers, en voulant mettre un point à cette pathétique histoire sans fin.

 

Comme des volets invitant une douce matinée de printemps, j’ouvre les guillemets, sans faire couler d’encre sympathique, je glisse une virgule, à la dérobée, et j’attends que cela morde ma quenouille….

 

Trois petits points plus tard, il fait un temps de cochon, soue, voire un peu noire dans le fond, telle une anguille, une flagelle gouvernant un spermatozoïde esseulé, je vois une virgule qui ose m’envoyer sur les roses avec son poing.

 

Deux points à la ligne, je tire un trait sur cette sinistre comédie ; et je compte sur mes deux doigts qui coupent fin, pour limiter les coquilles et la casse !

 

Temps long d’exclamation ! D’interrogation ? Toujours aucun point qui se pointe à la ligne, afin de désambiguïser ma pensée embrumée ; et je travaille un peu trop du chapeau circonflexe — voire perplexe devant mes ratures et mon style ampoulé ! La lumière est-elle à tous les étages de ma psyché ? De la matière grise, cela me rassure un peu, puisque voilà un savant mélange de noir et de blanc — façon échec et mat, damier sans Madame, ou clair-obscur — qui me fait envisager de signer en toutes lettres majuscules !

 

La montre tourne toujours, un peu molle… Je serre les points les uns contre les autres ; je me glisse, sous mon bureau, afin de trouver un signe sur le sol, un indice singulier ou pluriel ; j’en perds mon latin ! La peur au ventre d’être corrigé avec un bon coup règle sur les doigts de pied ! Suis-je en train de faire une crise de vers en solidaire, les nerfs en pelote ! J’en ai ras les basques qui me collent des vers à soie dans les oreilles !

 

Et voilà qu’avec un air léger, elle revient sur son promontoire et me jette au visage : « tu sais, je viens d’observer une virgule qui courait, dans un pré, avec l’espoir flou d’y trouver son petit bonheur, la chance !!! »

 

L’air un peu barré, je sabre encore quelques lignes et je biffe le reste de ma prose, grenade prête à m’exploser à la tronche ! Je me lève, elle me bouscule en me mettant les points sur les « i » !

 

Soudain, il fait chaud, du haut de son perchoir, je lui lis, les cieux dans les cieux, Lisieux pour pleurer, des mots d’Amour qui rime presque avec velours ; alors, elle s’éclipse, telle une ellipse, me laissant bouche bée, à l’image d’une nature morte devant son chevalet, l’imaginaire en deuil et le cœur grenadine, tandis que, dehors, la mer monte et qu’il pleut des sardines, à l’huile de coude, qui rendent ma tâche plus ardue ; avant qu’une virgule précieuse ne me sorte la tête de l’eau, afin que je lui compose un burlesque fandango, au banjo : une œuvre complète, en si bémol, je ne suis pas si bête !

 

À l’horizon, les oiseaux font la nage papillon, les poissons volent comme des bateaux-mouches, tout est dingo, le chien aboie et la caravane des pêcheurs à la ligne passe, en espérant compter les points. Alors, je me jette dans les cordes vocales, car je connais la chanson… L’écriture m’a fait perdre la raison. Le rideau est tombé ! Le train a sifflé trois fois ; le facteur Cheval a construit son idéal palais à la sueur de son front ; avec la langue du mou lierre, par un rose temps, en mode Edmond, je noue ma psyché qui délire à plein nez ; à la virgule près ; la boucle est bouclée ! Cyrano peut dormir sur ses deux oreilles !

 

 

Alcior

(fragments étranges)

 

Une île en Soi

(02.10.20)

 

Dans le bleu de ses yeux, la fonte des migrations abstraites, la chute libre du sol vers le ciel ; car, ici-bas, tout est inversé, les aiguilles du temps tournent dans le sens contraire du progrès de l’humanité, de l’élévation de son Esprit vers la Loi Une de la Création — originelle Loi qui donne, nourrit et protège la Vie dans ses formes singulières.

 

Sur ce bateau social — qui prend l’eau —, l’homme est comme ivre et il boit seul la tasse, au goût amer et salé, sur le pont des propagandes politiques, historiques, scientifiques, religieuses…

 

Lors, l’heure est venue, depuis la source du Cœur, de barrer son vaisseau, d’assumer son rôle de capitaine sur les eaux tumultueuses de la comédie humaine…

 

Déjà, entre les rouleaux, du printemps à l’automne, de l’hiver au Léthée, un orage d’été gronde, comme s’il voulait sermonner ce mousse maladroit, ce marin esclave qui  rame en vain, en pleine galère, et accepte de se perdre au sein d’un funeste maelstrom « Victime-Bourreau-Sauveur » — ô puissant triangle des Bermudes l’emportant, par le fond, dans la gueule carnassière de l’Hydre du monde !

 

Corps, âme et esprit sont prisonniers — en apnée sous leur masque de poisson-globe, fugu au regard ahuri de merlan frit — d’un faisceau tentaculaire d’algues sous-marines doué d’une conscience artificielle qui les tue bas et cherche à siphonner l’énergie de cet humain-hôte. Ô ver diabolique divisant l’être jusqu’à sa totale explosion — le matelot se noie dans un verre d’eau… coquille vide ou noix broyée par la pesanteur médiatique. Toute la force inquisitrice d’une extinction de masse de la Vérité naturelle en Soi !

 

Seul l’Être conscient échappe au naufrage et crée, en son ciel fœtal, des îles sauvages au service du Vivant — ces paradis terrestres, ces havres de paix guidés par les courants de l’Amour, sous le chant de cosmiques sirènes sillonnant les côtes d’opale sculptées par l’ancestrale Sagesse de la Nature…


 

 

L'Anachronique s'en fait

tout un monde spirituel !

 

Chasseur de fantômes (épisode 12)

 

 

 

    Sur le chemin du retour, avec ma baguette de campagne à la main, je suis retombé sur le vieux de dos et assis sur une vieille souche de séquoia. Il semblait complètement absorbé dans ses pensées, aussi j’ai cru qu’il n’avait pas prêté attention à moi. Mais, comme s’il avait une paire d’yeux de lynx greffés à l’arrière de sa chemise de bûcheron canadien, le vieux m’a gueulé : « Hé ! Gamin, tu joues à quoi ? » J’étais scotché ! Il m’avait repéré à plusieurs mètres. Un peu penaud, je me suis approché de lui, à pas de loup, car, une fois de plus, il paraissait vraiment flippant avec ses airs de vieille branche aux pouvoirs surnaturels. Alors, il a commencé à me décrire les deux spectres qui m’accompagnaient : deux entités errantes qui me collaient un peu trop à la peau et qui me pompaient beaucoup d’énergie. Le vieux m’a lancé : « tes deux compagnons ont des têtes bien sympathiques, mais je préfère leur fabriquer un tunnel de lumière pour qu’ils remontent dans leur sphère ! Chacun chez soi et les vaches seront bien gardées ! » Bon ! Tout ça s’est fait sous mon nez, à un niveau subtil et bien sûr invisible pour moi ! Décidément, je crois que mon corps est aussi hermétique qu’une boîte de conserve, le contact avec les mondes spirituels ne m’est pas naturel, tandis que le vieux, lui, il roule sa bille dans le domaine ésotérique. C’est vrai qu’après ce tour de passe-passe, je me suis senti plus léger, comme si l’on m’avait enlevé un boulet à chaque cheville. Et, gai comme un pinson, j’ai planté le vieux, là — le cul sur son chicot —, avant de décamper comme un lièvre !

 

 

 

 

 

L'Anachronique tient son journal

de bord du monde !

 

 

Braver les lois de la République !

 

 

 

    La loi interdit de téléphoner au volant. Eh bien ! Je l’ai fait ! Oui ! Confortablement enfoncé dans le cuir de mouton de ma vieille bagnole, j’ai tenu une clope (non allumée, car je ne fume jamais en conduisant !) dans la main droite et mon téléphone portable dans la gauche. Oui ! J’ai roulé à tombeau ouvert, environ 50 km/h, et les arbres défilaient comme des Playmobils, autour de moi, pendant que je parlais de la pluie… et de la pluie et du crachin aussi à un ami… Et des mouettes, comme des alouettes, lâchaient sur mon pare-brise des fientes plus grosses que des cadavres de moustiques faisant du « base jump » depuis le pont d’une autoroute. Alors, fier comme Artaban, j’ai avalé du bitume, durant plusieurs minutes, dans ma voiture sanglée sur le pont de la dépanneuse, avant qu’elle n’arrête sa course folle à l'entrée d'un garage. !!!

 

 

 

Les Chroniques Oniriques de l'Anachronique (COA)

 

 

La main sur les pôles

 

(25.01.17)

 

 

 

            En surface, un désert blanc !  Quelques carottes glaciaires de-ci de-là, quelques restes du goûter des scientifiques qui, parfois, avaient la dent creuse ou les dents longues jusqu’à rayer cette géante patinoire !  Soudain, comme sorti d’un chapeau de magicien noir, un lapin bélier à peau de dauphin me sauta aux yeux, mort de froid dans son terrier de cristal. J’étais sur le cul, évitant de rester collé sur le sol gelé. Je savais que les esprits sombres des hautes sphères nous prenaient pour des moutons ou des oies blanches perdues dans les neiges éternelles : à ce jeu, blanc sur blanc, j’en perdis mon latin, mon lapin, même en jetant un regard curieux au-dessus des pôles !

 

            Ces derniers temps, une frénésie avait gagné les « zélites » qui lançaient des œillades, toutes princières, à l’Antarctique ! On pouvait s’interroger – à l’image d’un journaliste de paille s’accrochant à sa carotte glacière comme si elle fut son micro – sur les raisons de cet engouement pour la glace de ceux qui étaient (comme hiver) plus à leur aise sur les lignes de poudreuses. N’étant pas né, sous le signe du poisson, ni du dernier grêlon d’ailleurs, ce manège eût attiré l'attention de n’importe lequel des aveugles.

 

             À coups de dents de tractopelle, on aurait creusé pour découvrir, dans les profondeurs, une immense cité souterraine construite, il y a des milliers d’années, voire en milliards (comme l’homme du même nom qui ne vaut plus un sou, depuis l’éclosion du Transhumanisme moderne !) par une civilisation venue de l’espace : des géants dont certains seraient encore, en stase, dans des tombeaux.

 

            J’imagine qu’ils avaient confondu la Terre avec un vaisseau spatial et croyant qu’ils étaient dans le poste de pilotage, ils se seraient assoupi dans leur siège de glace, tel un Mr Spock sous tranquillisants ! Belle histoire au bois dormant, avec pour dessein de réveiller les masses qui se lamentaient entre le coup de marteau social et l’enclume de la finance mondialiste !

            Les tyrans qui gouvernent dans l’ombre sont de vrais bandits manchots, de lourdes machines à gains qui broient, du noir et du blanc, sur leur passage ! Avant la Seconde Guerre, Hitler et ses compagnons de torture (mentale et chimicocorporelle) — sous couvert d’une société secrète (symbole d'un soleil noir) — auraient découvert cette installation sous les glaces. Ils eurent du flair ou bien ils fussent plutôt (tel le chien truffier) bien renseignés ! Ainsi, ils auraient réinvesti ces charmants espaces cachés, recelant de vieilles technologies extraterrestres !

 

            Les nazis auraient même rencontré (du genre déjeuner sous l’herbe) des races reptiliennes qui avaient élu domicile au sein de ces vastes cavernes, après le départ des Géants, à l’exception de ceux qui seraient toujours dans leur poste de pilotage. Sachant que les serpents ne sifflent pas que sur nos têtes, il paraît logique qu’ils se lovent sous nos pieds ! La vie perd à être gagnée en surface, nous dit le dicton de ces drôles d’êtres à la physionomie de grands lézards.

 

Ces reptiliens qui pourraient être aussi les fruits véreux de manipulations génétiques de ces fameux nazis qui aiment s’amuser à hybrider tout ce qui bouge. D’ailleurs, ces bases leur auraient servi aux nazis de laboratoire « Lego » pour développer nombre de programmes de construction d’engins spatiaux pour violer le système solaire (à l’image d’Icare, ils avaient eu une envie folle de se réchauffer, après des mois au frais dans les chambres froides de Picard – aucun rapport avec le capitaine du Stargazer dans la série Star Trek !) et au-delà.

 

Il n’y avait plus qu’à attendre, dans un bon bain chaud, un geyser solaire, que la vérité explosât à la tête des esprits endormis sur leur quant-à-soi ; ces bons gardiens d'une matrice totalitaire qui tyrannise la planète, « plat net » selon certains qui cherchent encore à creuser la couche épaisse du savoir ! La vérité est peut-être ailleurs, sous nos pieds !

 

 

 


Aphorismes

 

Bêtaphorimes

 

☼☼

 

Arrivé à son port d’attache,

 

Le marin se libéra

 

D’un poids sur la conscience –

 

Le faix est là ?

 

 

 

☼☼

 

Dans la jungle, le lion

 

Trône sur le sol !

 

 

 

☼☼

 

Prendre la clef des champs

 

Et suivre sa nature

 

Pour que les portes s’ouvrent…

 

 

 

☼☼

 

Procession lunaire :

 

Deux chenilles escortent un papillon !

 

 

 

☼☼

 

Coulant des jours heureux,

 

Les larmes salées

 

Du marin d’eau douce…

 

 

 

Fragments et autres éclats déments !

 

Vide

 

L’air de rien, il leva son verre vide à la santé des nantis.

En sortant de ce vide-greniers, il fit le plein de son coffre de voiture.

La rangée de verres vides n’est jamais très loin de l’homme plein.

 

Le plus dur !

 

Et dans le palais, l’étonnante dureté du caramel devant la mollesse de la molaire !

 

 

 

 

 

 

Un Monde à Nous !   

 

C’est l’époque des vendanges ! Nous observons avidement les grappes de cueilleurs au pied des vignes.

 

                                             

 

    Il nous arrive de marcher sur l’eau, pendant des heures, sous un soleil de plomb, avec, dans nos bouches sèches, un brûlant goût de sel !

 

                                              

 

    Nous capturons des tigres que nous gardons, en liberté, dans nos villages, car ils nous permettent avantageusement de nettoyer la terre autour de nos massifs de roses ; ainsi, à toute heure, nous avons à disposition des griffes de tigres qui font office de griffes de jardin.

 


CHRONIQUEUR
sur VENTS CONTRAIRES (revue collaborative du Théâtre du Rond-Point.)

Mes chroniques sur Ventscontraires.net

 

Publication d'aphorismes sur LE BLOG LES 807

Mes aphorismes sur Les 807
 

L'humeur de L'Émerveilleur (slams)

 

 

L'Humeur de l'Émerveilleur

 

À la Source

 

 

 

À l’aise,

 

Sur la terre glaise,

 

J’aiguise la brise

 

Sur la falaise

 

Aux quatre vents,

 

Fils des éléments !

 

 

 

Sans effets de style,

 

Ni aucun effort,

 

Je parle aux fées

 

Avec le feu des étoiles,

 

Les eaux du Verseau

 

Sur mon zodiac.

 

 

 

Ici, j’ai l’air de rien

 

Et pars en poussière

 

À chaque traversée

 

De mon désert –

 

Intérieur jour,

 

Extérieur nuit,

 

J’harmonise ma dualité

 

En polissant mes facettes.

 

 

 

Sans tomber dans un piège

 

De cristal,

 

M’enfermer dans une cage

 

De Faraday,

 

Dieu ne joue pas aux dés,

 

J’avance en globalité,

 

Mon cœur monte

 

En tours (sans Pise de tête) –

 

Vibre,

 

Plus vite et plus haut,

 

À mesure que mon égo

 

Fait taire sa machine,

 

À presser les pensées,

 

À piller les concepts,

 

À la face du monde !

 

 

 

Point de diable qui divise

 

Le cœur,

 

Qui devise en sous-main,

 

Si l’on suit l’équilibre

 

Naturel !

 

 

 

 

La Nature, elle,

 

Suit les lois universelles !

 

Petit homme alors fin

 

Se métamorphose en lumière –

 

La vraie source de sagesse

 

D’une conscience plus claire

 

Qui transcende la chair…

 

 

 

Gardez ça en mémoire

 

Pour la suite du chemin !

 

Fontaine, je boirai de ton eau

 

Si mon cœur la trouve claire !

 

 

 

 

 

 

 

 

L'Humeur de l'Émerveilleur

 

 

Pire aîné

 

 

 

Avec ma gueule de fils unique,

 

Un modèle du genre sapiens,

 

Je ne suis pas le pire aîné,

 

Pas un bon à tout flair ;

 

Pourtant, aussi fidèle

 

Qu’un chien de berger,

 

J’aime mes Pyrénées !

 

 

 

Guerrier avec ma cotte

 

De maille,

 

La côte

 

Est mon terrain

 

De jeu à taille

 

Humaine,

 

Il faut que cela m’aille

 

Et je vous dis cela

 

Sans que la moutarde

 

Ne me monte au nez !

 

 

 

Eh men !

 

Je me bats contre des moulins

 

Imaginaires…

 

 

 

Imagine vingt mille lieues

 

Sous mes nerfs,

 

Avant que l’océan

 

Ne me colle aux basques.

 

Toujours fier

 

D’être Basque

 

Pour surfer sur mon sujet :

 

Celui de l’universalité,

 

Car, en fait,

 

Sur la digue de mon cœur,

 

Flottent les drapeaux

 

De tous les peuples

 

D’ici et d’ailleurs !

 

 

 

Ce n’est pas une parole

 

De rimailleur,

 

De scribouillard

 

Qui se perd dans les brumes

 

Du pays ;

 

 

 

Je ne suis pas dans le brouillard

 

Et, assez lucide à l’intérieur,

 

Je navigue à vue !

 

Aucune histoire de couleurs

 

De peau, de sexe,

 

Temps est venu

 

D’oublier le sextant

 

Et de suivre son étoile,

 

Même si celle-ci semble

 

Inaccessible !

 

 

 

Comme je ne vise

 

Aucune cible,

 

J’atteins mon but,

 

Passant par la petite

 

Lucarne !

 

 

 

Ici, la plume fait mouche

 

Et le rêveur mord

 

À l’hameçon…

 

L’âme son est ce

 

Bruit de l’esprit

 

Dans sa fureur

 

Silencieuse…

 

 

 

Alors, au sein des champs

 

De la vérité,

 

L’homme sage murmure

 

À l’oreille des Pottoks

 

Bien campés

 

Sur leurs Pyrénées,

 

Qui font corps

 

Avec la roche

 

Pendant que je les regarde

 

À l’arrache,

 

Avec mes tics et mes tocs.

 

 

 

La vague me mène

 

Où elle le veut

 

Et je rejoins le vent

 

Du large,

 

 

 

 

Prends de la hauteur

 

Pour admirer

 

Le pays sage,

 

Pas plat pour un sou,

 

Dont les courbes

 

Font le tour de

 

Mon monde

 

En quatre-vingts jours,

 

Ou cinq semaines

 

En vallon !

 

 

 

À l’aube, devant

 

Le Moulin de Bassilour,

 

Là-bas, si lourd

 

Qu’il en perd la boussole,

 

Mon bataillon peut se rhabiller

 

Et aller se dorer la couenne,

 

Comme les gens bons du pays,

 

Sur le rocher de la Vierge,

 

Et y voir des éléphants de mer

 

Qui passent sur des planches,

 

Comme par miracle,

 

Sous les seins d’Éole !

 

 

 


Romans (absurdes, burlesques, surréalistes)

 

 

 

 

 

Sous le Signe du Créateur

 

( .

 

Le petit homme passait son temps à se cacher derrière sa lune, autruche plongeant sa face volatile dans un trou. Les proctologues de l’époque appelaient cette attitude fuyante : le syndrome de la tête dans le cul. Alors que l’Homme, de toute sa taille d’Atlas, regardait le soleil droit dans les yeux.

 

_.

 

Lâche, le petit homme avait la tête dans le vide et les pieds collés sur son plongeoir, alors que l’Homme faisait déjà le saut de l’ange pour transcender la matière et se baigner dans la Lumière.

 

 

 

^_._^

 

Le petit homme espérait déplacer des montagnes à la force de sa pensée alors qu’il avait le cul entre deux pierres tombales ; à cette époque, l’Homme, lui, maîtrisait la téléportation, la télépathie, la télékinésie et les critiques de Télérama.

 

 

 

_ _ _ _ _

 

.

 

_ _ _ _ _

 

Désorienté, le petit homme était paumé en plein champ et regardait, d’un air bovin, les trains qui passaient, pendant que l’Homme, au cœur des champs gravitationnels, tutoyait la Voie lactée avec une flamme christique au sein de son regard.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gurluk

 

SENTENCE

 

 

 

Telle était la sentence sur GURLUK, les tricheurs, les maraudeurs, les frimeurs, les arrogants, les intrigants, les fainéants étaient jetés dans le gouffre à ressorts, bondissant à perpétuité, sans jamais décrocher une seule étoile (de toutes les façons, elles demeuraient inaccessibles au commun des mortels puisqu’elles étaient conservées sous des cloches à fromage, des sortes de moustiquaires en fibre de bambou) ou une queue de Mickey !

 

Ainsi était la Loi sur GURLUK qui avait des millénaires d’évolution par rapport aux autres étoiles environnantes.

 

GURLUK ressemblait à une naine rouge, petite et boursoufflée, avec une chevelure flamboyante ; elle se déplaçait dans l’espace par grands bonds de pois sauteurs pour faire une révolution sur son axe en 1 gurlek avant d’arrêter sa rotation durant 7, 14 ou 128 gurleks (un gurlek équivalant à 9 mois terrestres).

 

 

 

Sur canapé

 

 

Pourquoi est-ce que tu me dis "revenons à nos édredons" ? Je ne vois pas bien le rapport. À nos moutons ! Et alors ? La laine du mouton est aussi légère que des plumes d’oie dans une couette. Toi, tu travailles dur du serflex. Tu as trouvé cela tout seul ou tu as consulté une encyclopédie ? Tu te ligatures trop la trompe, mon pachyderme. Parfois, tu m’impressionnes, mais… attends ! Ne commence pas à gonfler du jabot et à faire la roue. Si je te complimente ? Je ne crois pas, car je n’ai pas terminé ma phrase. Tu me coupes la parole pour ne rien dire. Tu me saoules avec tes réflexions alambiquées. Un alambic, tu sais ce que c’est. Tu m’étonnes, ma cirrhose.

 

Bon. Je peux en placer une. Arrête avec ta révérence ! On dirait le Bossu de Notre-Dame. Je ne te demande pas de faire sortir le teckel de sa niche. Tu te courbes comme une chiffe, on pourrait croire que tu veux me faire une gâterie, que tu veux faire sortir le teckel de la niche, comprendo amigo !

 

Ça te fait rire. Tout ça pour t’expliquer que ta blague à glisser sous l’édredon est complètement navrante. Pourrie, c’est pareil. Tu entends mieux pourrie ? Alors oui ! Elle est complètement corrompue, avariée ton histoire.

 


 

  

 

 Il & Elle

 

Oui Oui ! Certains humains méprisent complètement notre peuple « animal », sa culture, son intelligence, sa sensibilité. Leur ignorance est destructrice. Quand je pense qu’ils nous considèrent encore comme des « inférieurs ». C’est vraiment à mourir de rire ! hurla l’hominidé géant. Il poussa alors un cri guttural qui fit tomber à terre deux sapajous, perchés tels des inséparables, sur une branche de séquoia nain. Un nasique — dont la conformation nasale évoque une patate douce — qui passait à ce moment-là s’empara des deux cébidés pour les loger au sommet de son arbre fruitier brésilien.

 

    J’en suis vraiment navré, mais mes congénères n’ont que le SPA (Sexe-Pouvoir-Argent) pour garantir une stabilité à leur animalité. Ils s’échinent donc à maintenir l’équilibre entre ces trois états, en croyant donner du sens à leur existence, lui expliqua Il.

 

    Au sujet du « Sexe », mes camarades « Bonobos » ont instauré un régime d’harmonie et d’échange afin d’assurer la paix et la joie sociales au sein de la communauté, lui répliqua Oubangui.

 

    Quelle belle idée de considérer le sexe comme le ferment, le ciment des relations physiques et spirituelles entre tous les acteurs naturistes (à poils !) qui peuplent la cité !

 

    Ce n’est pas tous les jours que j’ai une discussion aussi intéressante avec un humain. Bien sûr, il y a bien, Henri, un médium qui vient nous rendre visite tous les dimanches, mais, lui excepté, je crois que cela fait des lustres que je n’ai pas représenté mes frères devant un « homo volubilis », s’exclama Oubangui.

 

    Le plaisir est partagé, cher Oubangui. D’autant que j’ai aussi traîné mes guêtres au nord de Meknès — dans la cité archéologique de « Volubilis » au Maroc — dans ce très vieux territoire du peuple des Berbères, lui dit Il.

 

    Je connais un peu cette ancienne région rattachée au royaume de Maurétanie.  Au IIe siècle av. J.-C., mes aïeux, en route vers l’Europe, aperçurent les guerriers algériens qui résistaient contre l’invasion des légions romaines qui eurent raison de ces troupes berbères, répondit fièrement Oubangui.

 

 

 

1.2.3. Sommeil

 

1er Jour : Épique Hippique

 

 

 

   Ruppert adorait le quartier bourgeois où vivait son psy. À deux pas du centre-ville et de son brouhaha quotidien, cet endroit était un lieu béni : un havre de paix qui cachait une rue bordée de platanes, dont les larges silhouettes courtisaient un square. Dans ce jardin, deux bancs publics se regardaient l’un l’autre : deux amoureux caressés par les tresses d’un arbre qui bruissaient, comme un air de Brassens, sous les jupes d’une brise de printemps. À son arrivée devant le numéro 9, Ruppert descendit les trois marches le menant à la porte de Carl Young, son psychanalyste, qui le recevait pour une séance de thérapie hebdomadaire, depuis trois longues années. Il faut dire qu’avec Ruppert, une année compte pour deux.

 

    Fidèle à son habitude, il sonna à la porte de son psy avec une bonne dizaine de minutes de retard sur son rendez-vous de 10 heures. Cela importait peu, puisque Young semblait, lui aussi, toujours en disgrâce avec sa montre, une montre luxueuse, mais cela n’arrêtait pas le temps. Ruppert traversa le couloir quand Monsieur Young apparut en chantant : « Si tu vas à Rio, n’oublie pas ton petit chapeau ! » Effectivement, ce diable de Young avait vu juste, car ce matin-là, dans sa précipitation, ce lunaire Lauridge avait oublié son chapeau melon pendu à une psyché dans sa chambre. Gêné, il s’avança vers Young, en tendant sa main droite, pour le saluer, mais Young la refusa, en lui expliquant :

 

     − Cher ami, nous allons proscrire la poignée de main, avec tous ces virus grippaux qui s’agrippent partout, en ce moment. Le manuportage vous connaissez, rassurez-moi ?

 


Nouvelles étranges

 

 

 

Bloc 666

 

 

 

   « Entendez-vous ce rire, Jérémy ? 

 

   − Oui, Professeur Manguti. J’imagine celui d’une hyène. J’y ressens la perversité, la méchanceté.

 

   − Vous ne pouvez pas si bien dire ! C’est le son des Enfers !

 

   − Des Enfers ? Que voulez-vous dire, au juste ?

 

   − Cet individu appartenait à l’ancien monde et, maintenant, il croupit dans les sombres brumes d’Hadès.

 

   − Horreur ! Mais nous ne pouvons pas rester dans ce lieu bien trop dangereux pour notre santé spirituelle.

 

   − N’ayez crainte ! Dans le bloc 666, les agissements de ces êtres sauvages sont sous contrôle pour assurer leur évolution et garantir la paix dans notre Univers ».

 

   Le professeur Manguti continuait, accompagné de son stagiaire en ethno-cosmologie, sa visite dans cette sphère de désolation morale et affective. Cette exploration, qui pouvait s’apparenter,  à l’échelle terrestre, à une plongée à plusieurs mètres de profondeur, éprouvait les enveloppes énergétiques du maître et de son jeune élève. Toutes les précautions techniques avaient pourtant été prises pour préserver l’équilibre psychique des deux chercheurs. Ils étaient astreints, à la descente à ce seuil de très basses vibrations, comme à leur retour à leur niveau alfa, au strict respect d’un protocole, soit le passage par des paliers de décompression énergétique.

 

 

 

Babel et 8 autres nouvelles

 

 

Babel

 

Vu du ciel, on pouvait seulement observer des champs de tours, des immeubles si hauts qu’ils semblaient percer les nuages , des entrelacs de matériaux composites de tailles différentes, où les murs de vitrage pressurisé reflétaient les premiers rayons de soleil matinaux ! Au pied de ces colosses de verre, des sans-logis, tels des papiers gras, jonchaient le sol de rues fripées : tout était aride ! Et moi, Hermano Dias, je  n’avais que la force de tendre une main pour recevoir les quelques cartes monétiques contenant un peu d’argent virtuel pour m’offrir une journée de vie en plus !

 

 

            J’espérais attendrir une poignée de passants contraints et ils étaient de plus en plus rares de traverser des avenues pour rejoindre la tour où ils devaient occuper leur poste de travail. Ces quidams faisaient partie de ceux (une sorte de caste inférieure) qui n’avaient pas encore les moyens de résider dans le même immeuble que celui où leur bureau les attendait !

 

            Je comptais sur la générosité de ces quelques individus cachés sous leur combinaison anti-UV. En effet, avec la disparition de la couche d’ozone, il devenait impossible de s’exposer aux rayonnements solaires, sans protection adéquate. Ce sont donc des silhouettes fantomatiques, toutes de blanc vêtues, qui arpentaient, d’un pas rapide, les rues de Babel.

 

 

            Je portais, moi aussi, un vêtement de protection contre les radiations du soleil ; un habit noirci par la crasse, et les trop longues nuits que j’avais passées sur les boulevards de Babel !          

 

  Devant moi s’amoncelaient des cartes magnétiques qui devaient contenir de la menue monnaie ! Je ferai mes comptes quand je rentrerai dans ma tour des pauvres où s’entassait toute une humanité désocialisée !

 


Pièces de théâtre (absurde, burlesque, surréaliste, fantastique)

 

 

Human Bird

 

Acte I, scène 1

 

Agent A : (tournant sur sa chaise et parlant comme un robot.) Votre argument me ne convainc pas, vous êtes employé chez W.C. et vous avez suivi un mois de formation tétravalente avant d’être accepté au sein de ce stage réservé aux titulaires d’un master 2 en droit des affaires. Ne jouez pas avec les règles comme on pipe un dé à coudre !

 

Stagiaire X : (levant une main droite tremblante vers le ciel.) Je vous prie de m’excuser, mais j’ai pensé qu’il y avait urgence ! Et si vous regardez bien mon doigt, vous pourrez remarquer que je n’ai pas de dé à coudre.

 

Agent A : (retrouvant son immobilité sur un ton toujours robotisé.) Je le vois bien, c’est pour cela que j’ai accepté de vous écouter ; cependant, vous n’avez pas à penser, vous n’êtes rien pour l’instant dans cette société ! Vous devez exécuter les ordres, adopter les protocoles qui vous permettront d’être meilleur. Suis-je assez clair ?

 

 

 

Terra Incognita

 

Acte II, scène 4

 

Les nues Fukushima : (d’un air rassurant.) Ne vous inquiétez pas, nous nettoierons votre peau, ses boutons et ses points noirs avec notre eau précieuse !

 

Les sols pleureurs : (complètement horrifiés.) Arrêtez ! Arrêtez immédiatement ! Vous voulez nous brûler l'épiderme avec vos urines radioactives !

 

Les nues Fukushima : (très vexées.) Des urines, vous êtes bien piquants, aujourd’hui ! D'où vous vient cette colère contre nous ? Nous sommes de nues comme les autres. Nous vous offrons toutes nos larmes qui panseront vos plaies. Mais d’où s'échappe cette odeur nauséabonde ?

 

Les sols pleureurs : (se couvrent avec leur bâche.) Mais c’est horrible, après le bruit, voilà l’odeur ! D’où montent ces odeurs qui ondulent au-dessus de nos oripeaux ?

 

   Sortant comme un satyre d’un coin du bois, Le pet H fait une entrée tonitruante au milieu des nues Fukushima et des sols pleureurs.

 

Le pet H : (tout excité !) On dirait que mon arrivée en fanfare a fait l’effet d’une bombe ! On se serre, mes enfants ! Papa pet H ne peut pas rester neutre dans cette histoire qui tourne au vinaigre. Par votre faute, Papa pet H souffre de remontées acides ; tout ça lui pèse sur l’estomac.

 

 

 

Psyché Délire

 

Acte I, Scène 2

 

   Reinette s’impatiente, elle tourne comme un lion en cage.

 

Reinette : (met ses mains en porte-voix et s’approche de l’escalier. Elle pose un talon sur la première marche, et parle haut et fort) Girard, que fabriques-tu ? Je n’en puis plus d’attendre. Je sais que tu es dans ta chambre devant ton ordinateur. Tu ne vas pas faire exploser le moteur de recherche pour trouver un prêtre sur internet. Tout cela n’est pas très sérieux. Tu ne veux pas non plus que je me rende dans l’église au coin de la rue Des Moines, à deux pas de la maison. Girard ! Arrête ta blague ! Et descends, immédiatement !

 

   Girard dévale l’escalier à toute vitesse, vêtu d’une soutane, et manquant de s’y prendre les pieds.

 

Girard : (essoufflé) Me voici ! Avec cet habit de prête, je devrais sacrément impressionner notre Béhellmot. C’est le déguisement que j’ai porté lors de la dernière fête costumée chez nos amis les Cerbères.

 

Reinette : (ahurie) Tu ne penses pas… avec ce… Béhellmot.

 


 

 

 

 

La Porte

 

Acte I, Scène 3

 

 

 

   Ange tombe sur le sol, roule et reste couché à plat ventre. Avec ses bras, il cache son visage, son corps tremble, tremble…

 

Raoul : (le regard vers le haut de la scène, il n’a rien vu de la chute d’Ange. Il parle tout en fixant le plafond.) Ce bruit était étrange, vous ne trouvez pas ! On aurait cru celui d’une chasse d’eau. Au fait, vous avez dit bourreau au lieu de bureau.

 

Ange : (se redressant comme un ressort.) Alors, j’ai fait un lapsus, non révélateur, je vous rassure. Quoique je pense que vous devez être un bourreau de travail, si je vous écoute attentivement, n’est-ce pas, Raoul ?

 

Raoul : (déstabilisé.) Un bourreau au bureau, dans mon travail, je… je ne sais pas… Mais ce bruit de chasse d’eau, vous l’avez bien entendu, comme moi, n’est-ce pas ?

 

 

 

Les Trois Inconnues

 

Acte II, Scène 4

 

 

 

   Le vieil homme semble chercher quelque chose dans son lit. Tel un orpailleur ayant trouvé la pépite rare, il sort de sous les draps une pilule jaune. Il sourit d’aise. Il prend un verre d’eau et l’avale prestement.

 

Le vieil homme, tout sourire.

 

   Mon lit est une vraie mine d’or ! J’ai pu y trouver une brillante pépite chimique que j’ai avalée pour la faire revenir. L’inconnue ne peut pas partir, comme cela. Nous devons terminer notre conversation. Je délire certainement, mais ce n’est pas important. Je préfère, à tout prendre, parler avec un mirage que la somme des imbéciles qui m’ont suivi durant toute mon existence. Hélas ! Il en reste encore, et trop. En commençant par ma femme,  que je ne supporte plus depuis bien longtemps. Sa façon qu’elle a toujours eue de miser sur la discrétion, de jouer la comédie du chagrin retenu, alors qu’elle savait, pertinemment, que j’entretenais des relations avec de multiples partenaires féminines. Elle a fait mine de ne rien voir, au nom de mon statut. C’est médiocre. Ô que j’aurais aimé qu’elle me gifle et me traîne dans la boue pour témoigner son amour, sa passion pour moi ! J'ai la certitude qu’elle ne m’a jamais aimé, moi non plus, d’ailleurs. Les sentiments ne sont que du fard sur le masque que nous portons tous. Et puis, les « sentiments » forment une notion si vague, si impermanente. Tantôt, ils se figent, se transformant en glace tranchante ; tantôt, ils entrent en ébullition pour s’évaporer ; tantôt, ils vous caressent, si subtilement, qu’ils deviennent plus légers que l’air, des formes volatiles allant même jusqu’à la sublimation. Je me garde de ne jamais avoir connu ce genre d’expérience extatique. Les mensonges ont protégé mon cœur, là (posant son majeur à l'endroit du cœur) bien caché dans son coffre-fort, résistant à tous les coups, toutes les bassesses, toutes les onctions, toutes les brûlures, toutes les trahisons. Pour ne pas être trahi, vaut mieux trahir le premier. Pour en revenir à mes aventures, plus j’ai senti l’âge ployer mon corps, plus j’ai choisi la jeunesse comme oasis pour vaincre l’aridité de la vieillesse. De la souplesse, la tiédeur et la saveur de ces corps, je puisais l’énergie vitale, telles certaines déesses du TAO, qui abusèrent jadis de la virilité de mâles pubères, pour atteindre l’immortalité. Pour vivre, le Pouvoir a besoin de plonger ses ailes dans un bain de jouvence : ainsi, il les nettoie des maculations du combat. La puissance et l’argent suffirent à m’offrir tous ces privilèges, toutes ces voluptés. Ces houris me manquent cruellement. L’âge a fini par tout emporter, comme le vent chasse les feuilles mortes, en automne. Reste le néant, l’absurde logique de ma finitude. Revenez, chère demoiselle ! J'ai des choses importantes à vous révéler.

 



Kulture avec un grand "K" (Journalisme Gonzo)

 

Morceaux choisis parmi plus d'une trentaine de chroniques "gonzo-journalistiques" de ce que fut Kulture avec un grand "K", entre 2012 et 2014 : un blog culturel alternatif et indomptable ! Il m'a fallu tomber dans l'excès du verbe pour un retour à son épure... Cependant, l'être n'est fait que de facettes multiples qui reflètent la lumière, toujours présente...

 

A propos de kulture avec un grand "K"

 

Kulture avec un grand "K" est un espace dédié à une certaine culture, avec un "C", en région Rhône-Alpes et ailleurs... Ainsi, nous irons à la recherche de la culture, espèce rare, qui laisse ses traces, bien spécifiques, sur les trottoirs, les murs, les planches, les écorces, les bancs publics et les lampadaires de nos cités cosmopolites. Nous chasserons les empreintes du "Yéti", de "king Kong" ou du "Loc Ness", car la culture joue avec les codes polymorphes du vivant !

 

Puis, nous nous échouerons, comme des baleines à bosse, sur des plages d'écriture, sur le bitume fondant de nos espaces piétonniers et au bord des crêts rayant, à l'infini, le noir de nos tableaux poétiques. Culture, quand tu nous tiens par la barbichette, nous rions aux éclats de verre et de lune roulant dans le caniveau ! Culture, à ton sein, nous boirons le ciel de la démence artistique et nous trairons la louve qui, jadis, enivra Romulus et Remus.

 

Culture, tu fais de nous des choses abstraites, des vers luisant sous le soleil de l'été indien. Ainsi, vous, lecteurs, et moi, nous pourrions palabrer des heures sur le chemin à suivre, sur les sentiers tortueux à emprunter pour toucher à la substantifique moelle du verbe créateur de Kulture.

 

Bonne visite à toutes et tous !

 

Attention ! Ce qui va suivre n’est pas du Journalisme, mais du gonzo journalisme (méthode d'investigation axée sur l’ultra-subjectivité, inventée par Bill Cardoso et popularisée par Hunter S. Thompson).

 

Bonjour chez Vous !

 

 

 

Erling Mandelmann : l'art et la manière !

 

 

Ce matin, Kulture s’est levé, bon pied bon œil (vous comprendrez l’importance de l’œil en lisant ce qui suit !), avec une couronne d’olivier dans sa main gauche, un casque de Viking sur la tête, et son chat égyptien sur son épaule droite ; prenant une pose hiératique grecque, il a laissé filer son regard en quête d’un horizon lointain. Ainsi, Kulture n’attendait plus que l’apparition du magicien danois, Erling MANDELMANN, afin d’ immortaliser son portrait. Tout peut arriver à qui sait patienter une éternité, se dit Kulture en tirant sur sa jupe plissée. Seules les montagnes ne se rencontrent pas. Un monument aux vivants de Kulture appelant, immanquablement, un autre monument de la photographie !

 

Erling Mandelmann, ce sont d’abord des chiffres clefs, plus de quarante ans (des années 60 à notre époque) d’archives professionnelles, une immense traversée de l’espace et du temps avec son appareil photographique en bandoulière. 500 portraits de célébrités internationales (de l'Aga Khan au dernier roi du Mustang, du Dalaï-Lama à Barbara en passant par Charlie Chaplin, Maurice Béjart, Georges Brassens, Günter Grass, Christo, Audrey Hepburn, Arthur Rubinstein, Simone Veil, Oskar Kokoschka et tant d’autres) et des centaines de clichés pris au cours de reportages photographiques aux quatre coins du monde pour la presse : Le Nouvel Observateur, Libération, L’Express, Le Point, Le Monde (encore lui !) ; ce sont aussi des images commandées par des guides de voyage et des organisations internationales (OMS, BIT) et des photographies réalisées, à titre bénévole (mission pour le seigneur ?), pour des ONG (Caritas, Amnesty International).

 

Erling Mandelmann se déplace à la vitesse de l’éclair, ce lux attirant le papillon de Kulture et tous les amateurs, les passionnés de la photographie et de l’Art. En effet, Erling Mandelmann offre un passage secret à une étincelle d’authenticité, de vérité, de sagesse, d’humilité, de souveraineté, d’espièglerie (et même d'humour !) lisible, tel un jaillissement artistique, sur chacun de ses portraits célestes (Stars World) ; sur chacun des visages qu'il a croisés au bord des trottoirs londoniens du Swinging Sixties révolté et euphorique (ah ! L’herbe grasse et fumante et les vertus médicinales des philtres psychédéliques de mes parents !), au cours d’une pause ascétique dans l’abbaye cistercienne d’Hauterive.

 

En ces lieux sacrés, Kulture, rempli d’une émotion proche du choeur, a reconnu sous leur capuche — ésotérique similitude vestimentaire avec la jeunesse d’aujourd’hui, celle des teufeurs, sous acides animés, celle des pèlerins contemporains, herbe aux lèvres, cheminant vers les prairies des drums, des teufs, des free parties jusqu’au Golgotha Tekno où l’on sacrifie le son et les veaux d’or de la chanson française ! —, tous les membres actifs de la communauté qui l’avait accueilli lors de l'une (l'or de lune, encore un signe divin !) de ses nombreuses vies antérieures consacrées à la fabrication de biscuits secs (avec une coquille de Saint-Jacques dessus) et autres spécialités gourmandes sur la chaussée des moines.

 

Erling Mandelmann, c’est un savoir-être et un savoir-faire qui lui permettent de saisir la joie à l’image de celle illuminant ces deux fillettes sur les chemins de l’école à Ouagadougou, de capter la Vie, source fraîche et spontanée, qui vient, comme une vague solitaire, caresser son téléobjectif ! Le photographe n’en perd pas une miette (de petits pains danois ?) du paysage aussi, de Provence ou d’ailleurs, qu’il cueille avec son regard onirique, cherchant sans cesse cet équilibre subtil entre l’ombre et la lumière, le yin et le yang, le ciel et la terre, le bois et le béton. Symphonie du chef d’orchestre photographique qui dirige notre œil qui plonge au cœur des mille et une facettes de l'existence ! Grâce à Erling Mandelmann, Harmonie, tu brilles déjà dans les pupilles de Kulture redonnant à l’instant photographique toute sa dimension esthétique !

 

Kulture n’a beau pas être beau, oh ! oh ! oh ! Il sait que sous l’œil de Erling, il serait bien dans sa peau et le monde moins cinglé lui chanterait : « Je t’aime, t’aime, t’aime ! » Voilà ce qu’il advient quand Kulture fredonne du Louis Chedid ! Ainsi, sur un air de sækkepibe (musette en langue danoise), Kulture salue la belle carrière de Erling Mandelmann et le remercie d’avoir attiré le papillon de Kulture dans sa lumière, le temps d’une pause sensible.

 

Kulture vous invite à découvrir, sans tarder, l’univers photographique de Erling Mandelmann, en suivant ces multiples liens :

 

http://www.erlingmandelmann.ch/index.php

http://fr.wikipedia.org/wiki/Erling_Mandelmann

 

 

 

Vie de château, Icare et Pisco : Miguel Bonnefoy en VIP !

 

Envoyé spécial ou bien chroniqueur mondain pour le Prétexte, Kulture avec un grand « K », maracas et castagnettes en mains, a enfilé son poncho sur sa combinaison de toréador galactique pour se rendre (sans prise d’otages, une fois n’est pas coutume !) à la soirée, organisée par la Fondation FACIM (http://fondation-facim.fr/), de lancement de la résidence d’écrivain en Savoie de Miguel Bonnefoy, auteur de langue française, d’origine vénézuélienne et chilienne (www.facebook.com/ResidenceecrivainenSavoie) — récent gagnant du Prix de la nouvelle francophone avec son Icare —, en compagnie de ses amis, Gaspar, directeur du Prétexte (http://lepretexte.fr/), et de Nickie , directrice de Mon Agent & Compagnie (www.monagentetcompagnie.com) dans l’espace, à l’heure de l’Amérique Latine pour l’occasion, du Bruit qui court (http://bruitquicourt.fr/).

 

Heureux, comme Ulysse, Miguel Bonnefoy a fait un beau voyage, à vol d’Icare (nouvelle de l’auteur à découvrir sur : http://www.buchetchastel.fr/data/extrait/9782283026588.pdf), depuis ses terres vénézuéliennes et chiliennes en direction du château des Allues, dans l’onirique campagne savoyarde entre deux tommes de vache (Miguel aura-t-il le temps de les lire durant ses trois mois de résidence ?) et un bucolique jardin potager à faire tomber en pâmoison la croupe alpine des belles races bovines (Lamartine, sors de ce corps de Kulture !).

 

Sans transition, passage à l’acte !

 

Acte 1 : la mesa (la table dans la langue de Cervantès)

 

Avant l’arrivée volcanique de notre charmant écrivain naissant (terme qui hérisse les poils du sombrero mexicain de Kulture, puisque Miguel Bonnefoy n’est pas né « sans », mais avec un beau talent !) Kulture et Gaspar ont trouvé une table, comme un prétexte à une franche partie d’analyse géopolitique et de géopoétique axée sur l’Amérique latine des années 50 à nos jours.

 

Ainsi, barreau de chaise à la lippe, faisant de l’œil cyclopéen à un verre de Pisco (breuvage péruvien en vogue au Venezuela qui équivaut à une mesure de vers rimbaldien, un kil verlainien ou bien un brin de haschich baudelairien ou une cartouche d’opium du peuple : doit-on chasser sans son dragon ? les amateurs comprendront !), Gaspar et Kulture ont évoqué le style de Miguel Bonnefoy, sa prose terrienne arrachée, avec toute la sensualité métaphorique digne d’un Neruda en herbe, au terreau humain de Giono en passant par la force mythologique d’un Camus, pour terminer son chemin initiatique au sein d’un cycle labyrinthique Borgésien ; l’Icare de Miguel évolue, tel un Sisyphe, de l’apparence (dont il perd tous les oripeaux) vers l’Essence de l’être.

 

Le mythe du serpent à plumes, le fameux Quetzalcóatl, semble aussi habiter l’auteur en proie à l’inconscient collectif géoculturel ! Et l’aigle, qui fait face à son Icare, ne porte pas les attributs épiques des dévoreurs de foie du jeune Prométhée (même si son héros a la flamme d’un prophète !), mais plutôt les serres du condor, l’albatros des Andes.

 

En outre, Miguel Bonnefoy ajoute à son univers une dimension fantastico-surréaliste qui comble d’aise les songes burlesques de Kulture qui sait parler la langue des rhinocéros (les amis de Ionesco me suivront…).

 

Acte 2 : Miguel et Mathilde sont revenus (Mathilde est revenue dans la chanson de Brel aussi !)

 

Sur la scène du Bruit qui court, après une courte allocution (non ampoulée, mais sensible et lumineuse ; Kulture a le sens de la formule adamantine !) de Martine Buissart, Présidente de la fondation Facim, Miguel Bonnefoy (dans son habit de lumière) et Mathilde Walton (fier profil de danseuse flamenca, brillamment investie dans son rôle de responsable du pôle littéraire et éditions au sein de la Facim) ont offert à Kulture et tous les invités, aux pupilles fiévreuses, un mano à mano poétique, une chorégraphie du verbe français et espagnol, une improvisation à deux voix qui a transporté tous les aficionados de culture, telles des graines de mots, de la Savoie vers le Venezuela : un aller simple lyrique (lire hic, mais pas du tout !) qui me fait rater le train, et sa marche en crabe, de ma chronique.

 

Kulture a soudain envie de murmurer quelques vers à vos oreilles de Minotaure, de chatouiller vos tympans avec le sel des semences délicatement soulevées par la Tierra de Pablo Neruda :

 

« La tierra verde se ha entregado a todo lo amarillo, oro, cosechas (…) Entre los héroes paso, recién condecorados por la tierra y la pólvora... La terre verte s’est donnée au jaune entier, or et récoltes (…) Je passe au milieu des héros que terre et poudre ont achevé de décorer.

 

Puis délirant, Kulture se sent pousser des ailes de coq et se met à pondre des vers de mirliton :

 

He visto un cuerpo

De amor sin fronteras;

¡Una tierra desnuda amarilla,

Roja, blanca et negra

Alimentada por la leche

De la Libertad!

He visto un cuerpo,

Un camino de fuego

Que andaba sobre estrellas de mar.

 

Inutile de traduire, Pablo Neruda est déjà mort de rire ! Kulture aime incendier ses ailes devant le brûle-gueule perdu aux mains de marins avinés titillant les rémiges d’un Albatros. Kulture vous conseille d’arrêter la poésie si vous n’avez pas encore commencé…

 

Acte 3 : Culbuto et retour à la casa (la maison de E.T.) !

 

Puis, vint (le passé composé eût été de mise, mais l'homonymie avec le nectar de Bacchus ne pouvait pas s'évaporer comme part des anges !) le départ de Kulture — au milieu des guitares et les trilles d’Amérique latine d’Octavio Sola, des effluves colorés de Pisco, de vins des pays de Savoie et d'ombrelles carnées (sans Chili, sans chichi, sensuelles, mais difficilement comestibles pour un végétalien de Kulture plus proche du lapin albinos que du bœuf argentin !) — pour rejoindre Le paradis – un peu plus loin (référence à l’ouvrage de l’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa).

 

Vacillant d’émotion (Kulture en tient une bonne au naturel ; inutile, pour lui, de charger la mule ; le jus de pommes lui suffit !) sur ses deux jambons bayonnais (clin d’œil aux natales contrées de Kulture) — auguste culbuto taurin en pleine tempête de cerveau, en plein brassage des bannières hispaniques —, Kulture a repris, révolution en tête, El camino chambérien où, au détour d’une ruelle mouvante, il a cru voir le spectre du compositeur cubain Carlos Puebla qui lui a chanté, avec la voix de Nathalie Cardone : « Aquí se queda la clara, la entrañable trasparencia, de tu querida presencia, Comandante Che Guevara ». C’est étrange, aujourd’hui encore, dans les nues de Kulture, il reste la clarté, la profonde transparence de ta chère présence Commandant Che Guevara... et celle de Miguel Bonnefoy !

 

Kulture avec un grand « K » vous invite à découvrir l’univers littéraire de Miguel Bonnefoy, baptisé « El pintor » par l’esprit chamanique de Kulture enraciné à son ayahuasca, sur le site des Éditions Buchet-Chastel :

 

http://www.buchetchastel.fr/data/extrait/9782283026588.pdf

 

 

 

De la contre-kulture au gonzo-jazz !

 

Toujours friand de « l'action painting » et autres numéros d’antipodistes picturaux, Kulture, habillé d'une toge en hermine (oui ! un parfum automnal, fouetté par une pluie câline tombée des nues grisonnantes, flottait sur le plat pays nyonsais aux collines lascives), s’est précipité, chimiquement parlant, dans la galerie du Voyageur Imprudent, pour assister à la fusion onirique, à la fission atomique entre l’artiste-peintre russe, VLADIMIR KARA et le LILAS JAZZ TRIO (OPHÉLIE COHEN [chant], JEAN-LOUIS BENSOUSSAN [piano] et STÉPHANE CAROUBI [contrebasse]).

 

Après avoir donné la main, le corps, ses bras au comité d’organisation de cette soirée, afin que la fête soit plus folle et plus « gonzotypée » que jamais, Kulture s’est, sagement, posté au fond de la salle, tel un physionomiste de boîte de nuit, un gardien de phares logés dans le parechoc d’un véhicule de collection, un vigile à l’agile talon d’Achille qui attend dons, un vendeur à la sauvette de bonbons, de caramels, de chocolats et de pastilles au miel pour lénifier les cordes vocales, mais aussi celles des contrebasses (cette phrase est d’une exquise lourdeur ! Régalez-vous, amis de la belle musicalité littéraire !).

 

J’ai tout simplement gagné de précieuses secondes qui ont permis à Vladimir Kara de préparer sa palette de couleurs et d’installer sa toile sur un chevalet alors que le Lilas Trio Jazz a fait ses derniers réglages : les deux musiciens ont enfilé, à tour de rôle, leur paire de gants de crin (certainement pour préserver la douceur de leurs mains) et la chanteuse a bu, avec rigueur, un druidique breuvage à base de vin de pays, d’herbes de Provence, d’huile d’olive de Nyons et de miel de lavande du Luberon.

 

Ainsi, durant 45 minutes, la pierre de caractère du lieu a reçu la caresse d'effluves "jazzy" composés de sensuelles sonorités instrumentales (évaporées de cordes frappées avec suavité et pincées avec délicatesse !) gravitant autour de la présence magnétique de la noire Ophélie flottant (lévitation supersonique) comme un grand lys, sous le regard orphique de Vladimir Kara (Le Tsar de Nyons puisque sa popularité est telle que tout lui est offert sur un plateau d’argent ; souverain russe ou bouddha de Sibérie, Kara bosse et fait briller la ville de mille feux !) et un parterre de spectateurs triés sur le volant en tulle d’un tutu tunisien (Kulture part en totale déliquescence ! Priez pour lui, car il tuturne autour de son saint axe).

 

Dès lors, Vladimir Kara — associant les jets [et autres oiseaux rares] de ses pinceaux d’or au jazz multicolore, sa gestuelle chamanique aux mouvements harmoniques — est parvenu à donner vie à un portrait, vibrant de couleur, du Lilas Jazz Trio. Pendant ce temps, la gracile Ophélie a pris pour point de mire Kulture — silhouette floue, Fantômas provençal, spectre débonnaire — qui ne savait plus où poser ses pupilles troublées, intimidées, qui tentaient d’échapper à cet enchantement par mille et une plongées d’apnéiste nyonsais au cœur des abysses, des poétiques profondeurs picturales de Vladimir le Grand !

 

Cependant, grâce à la légère divergence de son œil droit, Kulture a pu retrouver son souffle élégiaque dans un angle mort (devenu vivant le temps de quelques mélopées jazz) de la galerie. Ensorcelé par Ophélie (l’eau fait lit de lumière), Kulture a, parfois, perdu le fil du son pour traverser, pathétique passe-muraille, le mur du songe à la vitesse de la « Loumière » (prononciation à la russe avec téléportation du verre de vodka et danse bachique du derviche tourneur sur la Place de Chine !). Au sein du vortex spongieux de son cortex, Kulture n’a alors pas entendu résonner la sage parole de l’écrivain Roland Hélié, car quand le gonzo siffle, l’oreille dort !

 

Résultat des courses stellaires et du champ de gravitation émotionnel : sous les regards médusés de ses admirateurs, Vladimir le Grand a fait sourdre, de ses flots polychromes, deux mages musiciens au pied d’une Madone à la fleur rouge ! Que les étoiles les guident vers le meilleur, s’est dit Kulture en posant, avec toute l’adresse du chasseur Orion, sa main sur son cœur !

 

Kulture remercie, avec joie, l’artiste-peintre VLADIMIR KARA et le LILAS JAZZ TRIO (OPHÉLIE COHEN [chant], JEAN-LOUIS BENSOUSSAN [piano] et STÉPHANE CAROUBI [contrebasse]) pour ce beau spectacle !

 

P.-S.  Une pensée pour le trompettiste qui, le temps d'une chanson, a glissé son grain de ciel dans l'âme du Lilas Jazz Trio.

 

 

 

Carnet d'un retour au pays fœtal

 

Des années après la première Démangeaison, apparaît, à l'extérieur, un horizon de pierre — écorce vivante du grand pachyderme incarné venant s’abreuver à la parole de l’eau, à la sagesse du vide : Patagonie est son nom, ainsi parlait Zarathoustra à Kulture !

 

Pas de pâte agonie, de mort dans l’âme, de recette miracle ! Droit à l'essentiel, l’intime griffonne les premières pages d’un cahier d’un retour spirituel au pays natal, au pays fœtal, au "Macondo" de Marquez, sous une pluie de larmes miraculeuses, et rembobine les images d'un film, « diarios de motocicleta », sans la monture à pédales de Garcia Bernal ; la migrante aurait pu cacher dans ses sacoches, façon contrebande, les carnets de voyage d’Ernesto « Che » Guevara et Alberto Granado.

 

Alors, vient le rituel précédant l'embarquement à bord du condor "con motor" : ces grands espaces du vide nocturne saisissant, par les élytres (et il en faut des litres de kérosène et des empreintes carbone), les heures d’escale au sein d’un aéroport standard, ces spectres — lémures fatigués de l’économie de marché errant de porte en porte —, qui vont jusqu’à glacer les sangs de l’auteure en proie au manque affectif tapi dans l’ombre. Rencogné dans le fauteuil d'un café, l'écri-vin triste devient joyeux, la chair se réchauffe comme si elle rêvait près de l’âtre, parmi les siens, parmi l’essaim familial (à la douane, un pot de miel a fait couler beaucoup d’encre engluée dans le temps mort !).

 

Débarquement immédiat à Santiago du Chili. Pas de visite de sites culturels, pas d'attaque du Palais de la Moneda un jour de septembre 73 ; l'auteure cherche un indice, une empreinte pour échafauder son plan romanesque. Écrire, c’est toucher, sentir, voir, comprendre, puis imaginer un possible, ailleurs ! Des impressions qui font mouche ! La narratrice n’a pas la langue dans sa poche, elle en use, avec sincérité, accentuant sa révolte devant une société aseptisée, monochrome, stéréotypée ; elle pique, armée d’un aiguillon aphoristique, les sirènes de la consommation. Lorette se vêt du costume de Don Quichotte contre les moulins du système mercantile chiliens ! La révolution a la gueule de bois , elle s’est dissoute dans la pâle effervescence de la mondialisation.

 

L’auteure s’accroche, avec passion, aux mots avec l'horreur de les voir sombrer dans l’abîme Novlangue. Le voyage continue… Chiloé ; l’écriture ; l’hôtel, c'est un endroit qui ressemble à la Bretagne , à la Normandie, on dirait le Sud (la musique des mots de Nino, je dis non, pas au beau milieu d'une chronique !), le temps dure longtemps et la vie sûrement plus d'un million d'années, et toujours en Hiver, hé ! hé ! ! Il y a plein de phoques qui roulent sur la mer comme des chiens, et il y a même des maisons colorées sur pilotis comme des tentes de Martiens.

 

Traversée en Ferry des fjords patagoniens, des visages des figures ; des faces grasses de touristes macdonisés à effacer de la mémoire, l’aventure éructe son humanité crasse ; solitude des lieux nettoyant la tristesse de l'oeil ; impuissance féconde ; et ce Vide à la beauté enchanteresse qui se révèle en image miroir de l’intérieur : l’intime de l’homme à peau nue et transparente, pellicule fragile sur laquelle scintille l’absence de lui-même ; « tout être est capable de nudité, toute émotion, de plénitude », chantent Les nourritures terrestres de Gide ; le génie du Tout émerge de la vacuité ; à l’image des montagnes majestueuses, l’homme est obligé, par la force du minéral, de s’élever ; de se grandir sur la pointe des pieds pour atteindre son inaccessible étoile, un peu de sa forme éthérée, de son âme. Quelle ascension sereine !

 

Puerto Natales. Je voudrais mettre un chien sur mon ventre pour ouvrir les images, écrit Lorette Nobécourt. (Quand on met un chien en position de chien de fusil, on ne peut présager si le coup part des pattes avant ou arrière !) Dans cette phrase danse un paysage que la voyageuse dessine avec l’encre surréaliste, l’écume de son silence, Kulture y voit une toile de Dali et ses particules subatomiques léchant l’océan à la vitesse du songe. Kulture, qui n’est pourtant pas Miro, traverse aussi ce champ corpusculaire, passe les murailles granitiques et la membrane fœtale du Pacifique pour toucher, telle une onde vibratoire, la région de son Ultime Espérance.

 

Regarder la télévision c’est précisément se couper de notre monde intérieur qui contient le monde entier, écrit l’auteure. Depuis bien longtemps, Kulture a terrassé le dragon télévisuel, l'hydre plasmatique ! De son spartiate logis, il a chassé l’émetteur de basses fréquences, afin de naviguer, sous la brise légère, sur les canaux de son âme.

 

Après la mer, la terre ferme où paissent les guanacos, Kulture a toujours entretenu un lien particulier avec les lamas (vie antérieure au Tibet), pour des raisons inhérentes aux poils ; ils ont la fourrure que lui, l’imberbe ne possède pas pour se protéger du froid et de la becquée du soleil sous son pull en alpaga !

 

Rencontre avec le glacier Grey, Kulture apprécie lui aussi le bruit des glaçons jouant au fond de son hanap, de son canope, de son cratère ! Puis, c’est la Terre de Feu. Kulture en extrait la pierre philosophale avec laquelle il allume les étoiles dans le ventre des nues.

 

D’Ushuaïa à Port Williams, bel effet zodiac, Kulture s’est souvent surpris à faire du rodéo sur la mer, sobre héros de l’amer, avec son bonnet rouge de marin breton et son ciré jaune qui effraie les chouettes à la robe Canary Bay d’Indochine. Un bout du monde identique à tous les autres. Kulture sait que l’extrémité du plongeoir est toujours la même où que l’on se pose ; seul compte le saut de l’ange ; les yeux embrassant toute la félicité du Vide !

 

Kulture aime la poésie, les métaphores, les coups de griffe de Lorette Nobécourt. Sur un panneau publicitaire de Punta Arena, on peut lire : En Patagonia, los gatos no son domésticos! Tels ces chats, Lorette Nobécourt est un félin indomptable ; une femme sauvage éprise de liberté et d'immenses contrées qui ensemencent la Vie au coeur du petit homme. Sages sont les esprits de la terre, de l'air, de l'eau et du feu ! Retour sur les voies du Soi, de son éternité, l’Être vient à la rencontre de toutes ses dimensions ; ici, chante l’énergie, fruit de l’espace et du temps, évoluant à l’infini !

 

Le seul chemin qui compte ne se fait que dans l'être, en son centre gravitationnel ; lors de chaque nouvelle ouverture de conscience où la naissance et la mort joignent leurs mains au cœur de la même Source, devant le vortex d'une même matrice, se dit Kulture après avoir refermé le beau livre de la Patagonie intérieure.

 

Kulture remercie Lorette Nobécourt de lui avoir offert quelques instants de son voyage physique et spirituel au milieu de l’éther d’une Patagonie intérieure.

 

 

 

Un cours de sculpture pour Kulture (interview réalisée sans trucage).

 

L’artiste peintre Vladimir Kara a lancé l’idée : « Kulture, si tu venais recevoir ton premier cours théorique de sculpture avec Alain Depoorter ? » Kulture aurait pu aussi rencontrer la sculpteure Simone Bigot-Moonens, mais elle était absente ce jour-là ! Ainsi, Kulture a enfilé une paire de gants en latex, s’est glissé un crayon « spécial K » au-dessus de l’oreille droite à l’image de l’épicier ou du boucher d'antan, et il a rédigé quelques questions à poser au Maître sculpteur. Certes, Kulture est un drôle de compagnon, sa botte secrète réside dans sa détermination à toute épreuve (très vite, il voudra réaliser sa première œuvre, en apnée, comme un veau, sous le ventre de sa mère !). Un peu long, ce chapeau*, mais bon ! Place à l’interview de l'artiste Alain Depoorter :

 

Kulture : Pouvez-vous décliner votre identité devant l’agent de Kulture ?

 

Alain Depoorter : Je m’appelle Alain Depoorter. Je suis né à Roubaix le 6 mai 1944. Pendant des bombardements ! Nous avons survécu, je suis là (rires). J’ai quelques fois répondu que mes premiers souvenirs autour de la pierre sont nés au cours de mes promenades avec ma grand-mère, dans ma poussette, sur les pavés de la ville de Roubaix. Il y avait ces pavés qui m’interrogeaient et me secouaient ! Donc, en fait, les premiers désirs de travailler le « caillou », d’être en relation avec cette matière sont nés de ces promenades avec ma grand-mère. Dans les œuvres que j’expose, actuellement, dans la galerie du Voyageur Imprudent, à Nyons, il y a « L’arbre », « L’enroulement », « Le penseur » en pierre bleue de Belgique (malheureusement, là, elle n’est pas très bleue !). En Belgique, on l’appelle aussi « petit granit », mais pour moi, c’est une « molasse », et c’est la pierre qu’il y avait sur les marches de l’escalier à l’entrée de chez ma grand-mère comme, à l’époque, dans toutes les maisons du nord de la France et du sud de la Belgique.

 

Kulture : Qu'aimeriez-vous que le visiteur découvre en regardant vos sculptures ?

 

Alain Depoorter : Oui ! Alors ça s’est compliqué parce que je n’ai pas vraiment de désir pour le visiteur. J’espère que cela pourrait l’ouvrir à un sentiment personnel, créer un écho en lui-même de ce que j’ai tenté de mettre dans ces « cailloux ». En fait, je recherche plus un rapport à la matière qu’à une philosophie. Pour moi, « L’enroulement » et « Le penseur » sont de véritables créations qui sont nées sans référence à autre chose.

 

Kulture : Que se passe-t-il dans la tête de Alain Depoorter quand il sculpte ?

 

Alain Depoorter : C’est un peu compliqué à mettre en mots ! En fait, on souhaiterait qu’il ne se passe rien. C’est un effort de concentration. En général, je fais un modèle, il y a quelques petits dessins… À partir de ces esquisses, je commence à fabriquer un volume en terre, puis, avec une technique de mise au point (utilisation d’un compas), je sculpte un marbre, une pierre dure… À ce moment, dans ma tête, je veux rester en contact avec le projet de départ, afin de ne pas trahir ce que mes mains ont mis dans la terre. Donc, pendant l’action de sculpter, parce que, pour moi, sculpter, ce n’est pas taper dans une boule de terre et frapper dans du caillou, c’est extraire de la matière.

 

Kulture : Pouvez-vous expliquer, en quelques mots, à Kulture votre concept « D’enroulement » ?

 

Alain Depoorter : Ah ! Ah ! Ah ! (Alain Depoorter glisse, sous les yeux pailletés de « bleu de Belgique » de Kulture, des feuillets remplis de croquis qui lui rappellent les ambitieux desseins de Léonard de Vinci ou une pièce des dédales architecturaux de Piranèse. Alain Depoorter aurait-il inventé la machine à remonter le temps ? La pièce d'un vaisseau spatial ? « Vaste entreprise ! » lui répond le Capitaine Spock. Kulture s’interroge et adopte alors, instinctivement, la position du « Penseur » de Rodin devant un "buste" tragique et sensuel de Camille Claudel.)

 

« L’enroulement » est né à partir de croquis, de l’étude d’un petit bout de bois, plat avec des cannelures, que j’ai d’abord rendu circulaire, puis, par effet de distorsion, il est devenu cet enroulement fait de pièces qui naissent les unes des autres ; de pièces qui se soutiennent comme une charpente… comme des arbres dans une forêt. Cette sorte de vague semble perforer une matière invisible, elle chemine… ce calcaire dur paraît venir d’ailleurs, s’être posé, là, par une intervention surnaturelle ! J’ai été surpris, moi-même, par le résultat. Je pense que le créateur doit être étonné, s’interroger par rapport à ce qu’il fabrique. Est-ce bien moi qui ai fait cela ? Bien sûr, c’est moi, mais… (soupir).

 

Kulture : Kulture aime les gemmes et autres cailloux précieux. Quels sont les types de pierres qui inspirent Alain Depoorter ? En langage "SMS", dans quelles carrières fait-il son marché ?

 

Alain Depoorter : En général, j’utilise du grès, des calcaires durs, la pierre noire, au reflet bleu, de Belgique, ou « petit granit » parce que son aspect rappelle celui du granit. Pour moi, c’est plus une « Molasse », la pierre s’est formée dans un étang, un marécage. Quand on la taille, elle a d’ailleurs une odeur particulière de vase, d’algue. J’utilise aussi la pierre rouge de Côme dont les carrières sont en exploitation depuis l’antiquité. On l’appelle ce marbre : un « rouge antique ». On le trouve dans la montagne Noire, au-dessus de Béziers. J’utilise aussi une pierre, très blanche, extraite de la carrière des Lens (au sud d’Alès). C’est une très belle pierre qu’on taillait facilement, mais, à force d’en extraire, les passes sont moins bonnes, et elle devient plus cassante. J’adore la travailler. Elle vient sous l’outil à merveille. Le marbre, lui, est plus cassant en vieillissant (car on a rarement la chance qu’il soit fraîchement sorti de terre). Il faut le travailler délicatement. Il est un peu rebelle !

 

Kulture : Vous avez restauré de nombreux monuments nationaux : quelles sont les qualités requises pour donner « un coup de jeune » aux œuvres des anciens ? (Kulure sort déjà son burin de la poche de son tablier d’écolier.)

 

Alain Depoorter : C’est compliqué ! Il faut… on parle d’humilité ! Bien souvent, on pense qu’on va y arriver, mais on fait une grosse erreur. On est en contact direct avec des sculpteurs d’il y a deux cents, trois cents, quatre cents ans et plus qui allaient droit au but et, en même temps, ils n’avaient pas les problèmes que l’on a, nous, quand on travaille derrière eux. On est dans l'obligation de respecter leur esprit. C’est une gageure ! On est nés au XXe siècle, on a une culture qu’ils n’avaient pas ; on a, dans l’œil, cinq cents ans de références, et tout cela vient, forcément, modifier le geste et le travail du présent. Il faut donc pouvoir se détacher de ça. Et là apparait le problème. Ceci dit, une fois que l’on parvient à se détacher de ses influences et à se laisser porter par ce que les anciens avaient fait, alors, c’est très curieux, on retombe dans leurs traces, et cela ne peut pas aller ailleurs. L’outil va où eux l’avaient conduit ! Il y a cette histoire que l’on raconte aux enfants. Un élève demande au sculpteur : « comment savais-tu que c’était dans la pierre ? » Et l'on a l’impression que c’était ça, que tout était déjà dans la pierre. D’ailleurs, j’ai un ami qui a fait un voyage en Inde, un professeur de sculpture, qui m’a expliqué que, là-bas, le maître emmène ses apprentis dans la carrière pour y choisir la pierre dans laquelle ils vont tailler Shiva, Vishnou ; le maître tape alors sur les cailloux jusqu’à trouver celui qui contient la divinité. Il ne fait qu’enlever de la matière qui va révéler ce qu’il y a à l’intérieur. C’est cela la sculpture, c’est procéder par destruction. Cependant, je pense que cette histoire est comme une légende. Je l’ai enseignée à mes élèves pour chasser leur peur, leur appréhension, même si, selon moi, elle est fausse.

 

Kulture : Aimeriez-vous être pourvu d’un œil de lynx ou des 8 bras d'un poulpe ?

 

Alain Depoorter : Ah ! Ah ! Ah ! Les huit bras d’un poulpe, ça oui ! C’est bien ! En plus, chaque bras possède un cerveau, c’est formidable. C’est mieux que l’œil, oui, oui ! Neuf cerveaux, dont un central qui n’est pas forcément en lien avec les autres qui sont autonomes, tout cela fonctionnant en totale harmonie. Pour un sculpteur, c’est intéressant (rires.).

 

Après moult remerciements au talentueux Alain Depoorter, Kulture est parti tailler une bavette avec son dentiste, afin de ramener sa fraise.

 

*Chapeau : court texte qui suit le titre d’un article de journal et en présente le contenu.

 

Cités dans cette interview :

Alain Depoorter : http://www.alaindepoorter.fr

Simone Bigot-Moonens : http://simonebigotmoonens.wix.com/

Vladimir Kara : http://www.artkara.com/

 

 

 

Frontières Nomades et passerelles du sensible avec Alain Depoorter, Vladimir Kara, Simone Bigot-Moonens, peintures, sculptures à Nyons du 12 juillet au 24 aout 2014

 

Désormais bien arrimé à son olivier nyonsais, Kulture avec un grand « K » a traversé les Frontières Nomades, sous son voile d’homme en bleu du désert ; touareg des villes et des champs de lavande, pollen roulant comme un gars laid entre les mousses et les mains d’un créateur, sa mine d'argile rajeunie par le coup de ciseau et sa peau huilée par l’habileté d’un peintre-sculpteur, Kulture s’est encore pris la plume dans les rayons de la petite reine solaire. Avec, sur son dos d’écailles, l’égide (dérobée à Zeus en personne), Kulture est parti, fleur au fusain, à la conquête d’une autre lumière.

 

Par une belle matinée estivale, guidé par la mélopée des olives offrant la sève de leur dernier sommeil à leurs oreillers de chanvre (ou scourtins*), Kulture a essuyé les plâtres et le vernis des toiles de la galerie du (Le) Voyageur Imprudent à la découverte de trois talentueux artistes venant d’horizons multiples, de pays différents, mais partageant cette même passion sacrificielle pour la Création : Simone BIGOT-MOONENS (sculpteure), Vladimir KARA (peintre) et Alain DEPOORTER (sculpteur) ; sur la plus haute marche des Arts, Kulture a cueilli d'authentiques fragrances de France, de Russie et de Belgique.

 

À pas d’albatros — ayant peine à se tenir droit sur ses pattes d’aigrette —, Kulture a donc approché respectueusement les oeuvres offertes à son regard par Simone Bigot-Moonens ; ainsi, il a fusionné avec une certaine volupté du corps en mouvement, en pleine floraison spatiale ; généreuse épure, chair douce et sensuelle polie par les mains sensibles de la sculpteure, esthétique brancusienne* qui ne laisse la place à aucune aspérité. Riches sont ces silhouettes — mi-homme mi-animal, forme lointaine de zoanthropie* égyptienne — résonnant avec la sérénité, ce silence sacré, ce songe bucolique, caché dans nos profondeurs intimes. Les oniriques sculptures de Simone Bigot-Moonens ont invité Kulture à une nouvelle concorde humaine, sur les chemins intérieurs du pardon, de la contemplation, sur la voie fœtale d’une paix retrouvée avec lui-même et avec autrui. Kulture s'est laissé bercer par le souffle de ces ambrosiaques rotondités.

 

Ainsi, avec son légendaire cœur art-hurien (l’art tue rien et élève la conscience !) et ses chansons de geste, Kulture a plongé dans le flot créateur de Vladimir Kara, au sein de ses instantanés picturaux, libérés du joug politique, qui proposent de capturer la furtivité du présent dans toute sa dimension d’éternité. De mouvement sûr en circonvolution rapide, sous des ciels d’ombre ou de lumière mythologique, sous son halo biblique, il a migré de ville en ville, de contrée en contrée, d’esprit du lieu en esprit du lieu, de la Tour Eiffel au palmier du Maghreb, souvent sur des balcons, sur les ailes de l’âme slave de Vladimir Kara. Dans sa transe spleenétique, Kulture a croisé un spectre magnétique chagallien* échangeant ses particules picturales avec le fantôme évanescent de Van Gogh ou de Braque à la recherche, non du temps perdu, mais d’une simple perspective, d’un angle vierge qui aiguise le regard...

 

Puis, tel un derviche tourneur évoluant sur la terre de Alain Depoorter, Kulture s’est lové dans l'enroulement (distorsion fossile) de ses vagues géologiques, au sein de ses songes biomorphiques, pour échouer, baleine à bosse ou ver à soie, sur la rondeur fœtale d’un lisse dormeur, caressé par la main fluide et invible du temps, dans lequel il a vu se refléter la sagesse, toute la compassion d’un bouddha. Abysse sous-marin, antre souterrain, vortex galactique, Kulture a senti sourdre de ses entrailles l'énergie purificatrice du volcan, le feu du mage, l’œuvre au noir qui transforme le plomb en or dans le grand athanor de l’alchimiste Alain Depoorter. Le taureau ailé, sous la peau de Kulture, a recouvré toute sa force créatrice et sa vigueur mythologique qui lui serviront à déplacer les montagnes de son imaginaire et à rendre grâce au pouvoir du blond houblon belge.

 

Ainsi, l’abeille de l’art, ouvrière du miel de la connaissance, suspend son vol ; grâce à la science poétique de ces trois artistes, la chenille Kulture s’est métamorphosée en un papillon clandestin qui s’est dirigé vers la ferme Brès enchâssée dans son écrin d’oliviers, magnifiquement taillés, sur l’une des sept collines de Nyons (j’ai romancé [Rome ansée] la fin de mon odyssée picturale !). Une nouvelle aventure commence sur les papilles du vent… En bon Don Quichotte Provençal, Kulture est remonté jusqu'à la source d'oléastre pour se battre contre les moulins à huile.

 

*Scourtins : Sacs de chanvre ou de poil de chèvre dans lesquels on met la farine ou la pâte d’olive destinée à être pressée pour en extraire l’huile.

 

*Brancusienne : relatif à Constantin BRANCUSI, né le 19février1876 à Hobița dans le județ de Gorj, en Roumanie, et mort le 16mars1957 à Paris, fut l'un des sculpteurs les plus influents du début du XXe siècle. Il est considéré comme ayant poussé l'abstraction sculpturale jusqu'à un stade jamais atteint dans la tradition moderniste et ayant ouvert la voie à la sculpture surréaliste ainsi qu'au courant minimaliste des années 1960.

 

*Zoanthropie : Tranformation de l’homme en animal.

 

*Chagallien : relatif à Marc Chagall, né Moïche Zakharovitch Chagalov (russe : Мойшe Захарович Шагалов), est un peintre né le 7juillet1887 à Liozna, près de Vitebsk, en Biélorussie (alors intégrée à l'Empire russe), naturalisé français en 1937 et mort le 28mars1985 à Saint-Paul de Vence.

 

Simone BIGOT-MOONENS : http://simonebigotmoonens.wix.com/

Vladimir KARA : http://www.artkara.com/

Alain DEPOORTER : http://www.alaindepoorter.fr

 

 

 

L’Art contemporain fait sa révolution : 14 juillet sous le soleil de Vaison !

 

AUTRE VILLE : 21 artistes dans la Haute Ville de Vaison-la-Romaine (11-16 juillet 2014 – Cité médiévale). Exposition organisée par l’ARTÉMIS (Artistes Contemporains/Vaison-la-Romaine et environs).

 

Installé depuis peu au cœur de la Drôme provençale, Kulture avec un grand « K » a choisi un 14 juillet ensoleillé pour dégourdir ses neurones et ses pinceaux sur les calades et dans les jardins privés qui se sont ouverts, coroles en boutons, pour révéler, à son regard tactile, leurs parfums euphorisants.

 

En proie à ses abus de jus de citron et autres substances méditerranéennes rafraîchissantes, Kulture a chaloupé (démarche de gonzo journaliste en tête) sur des langues pavées ; en toute subjectivité, il a glissé ses tentacules burlesques, nimbés d'huile d'olive de Nyons, dans les espaces récréatifs d'artistes qui ont, particulièrement, excité ses sens.

 

Tous les 21 exposants méritent la palme, la plume d’oie et l’ombre de son sombrero de matador provençal. En effet, Kulture a toujours adoré les bermudas à paillettes et le port de la muleta dans les venelles escarpées identiques à celles de la cité médiévale de Vaison. Sur ces pierres, Kulture a construit son arène.

 

Armé de son bonnet phrygien et de sa robe de bure, Kulture s’est accroché, comme le byssus à son rocher, aux splendides sculptures biomorphiques (qui évoquent les formes organiques) de Patricia MEFFRE, il a plongé ses antennes de homard galactique au cœur de cultures in vivo, de poétiques fécondations en céramique offertes au dithyrambe du mistral. Univers aquatique, havre fœtal, Kulture s’est laissé bercer par ce maelstrom matriciel.

 

Puis, toujours en quête de lumière et loin des laids arts, Kulture est tombé dans le panneau de Dominique PAMART et son bataillon de sombres silhouettes, ectoplasmes ouvriers qui dansaient sous des ciels de lendemains qui chantent. Corps en mouvements esthétiques pris entre l’action ou la réaction symbolique qui se sont joyeusement reflétés sur les pupilles de Kulture.

 

Au son du pas cadencé, sous la mélopée du métal, Kulture a frotté son aileron de squale sur les masques oxydés, les anges déchus de l’or noir de Julien ALLÈGRE. Ses augustes visages d'acier — qui ne se bidonnent pas — travaillés dans le baril de brut, ses armures en lévitation, ses squelettes corrodés par les pluies acides ont fusionné avec l’écorce végétale et minérale, recherchant dans une flaque du temps, la fraîcheur de leur paradis perdu.

 

Du végétal au midi d’une place protégée par l'envergure séculaire d’un platane, Kulture s’est prosterné au pied des lisses silhouettes silencieuses de Yann-Éric EICHENBERGER ; odyssée de Kulture au cœur d’une homérique contrée ; dans la peau d’Ulysse, Kulture a terrassé Orthos, chien bicéphale du géant Géryon, avant d’écouter la méditation des maîtres et le chant de sirènes sculptées dans la sylve de la sagesse.

 

Habité par une paix profane, Kulture s’est pendu à un alignement de cercles rouges, gongs en suspension mesurant la prosodie de l'infini ; il a excorié sa peau squameuse de rhinocéros basque sur l'endémique mur en bois aux atomiques rotondités pulsant l'esprit du chaos et de la forme de Bruno BIENFAIT.

 

Soudain, du chaos à l’harmonie, Kulture a découvert un nouvel ordre enchanteur, lignes et couleurs dessinant des univers picturaux aux élans naïfs, abstraits et surréalistes. Kulture s’est métamorphosé en un crayon magique, en une céleste syringe entre les mains de ANSATU, plongeant sa plume musicale au coeur de cet onirisme éveillé. Tout un conte, toute une histoire à coucher sur la mousse migratrice des nues…

 

Ainsi, l'âme agit (à l'insu de son plein gré) au nez du mythique mont Ventoux habillé de rêves. Maillot jaune sur ses épaules d'Atlas, Kulture a suivi le fleuve des possibles pour nourrir ses songes sur les esthétiques plages de MAÏLO ; montages photographiques saisissants, sel et vagues de mers oniriques glissant entre les mailles du filet de Kulture, anachronique pêcheur de perles de Culture universelle.

 

Emporté par ce flot d’images venues d’ailleurs, Kulture a recouvré sa stabilité légendaire sur les chemins minéraux de Nadine FOURRÉ : sentes polies par l’espace, le temps et les mains calleuses de la Durance ; avec ses airs de libre libellule, Kulture s’est posé sur d'harmonieuses architectures du vivant qui ont su cueillir la parole du jour en de subtiles alliances de bois et de pierres faisant jaillir les étincelles d’une sérénité intérieure…

 

Et, sous les arbres à palabres de François ARIAS, Kulture a capté la voix de la Nature, message écrit au fil de plomb, à la lueur des mots sons : Amour, Paix et Compassion. Dans les enroulements de leurs branches, il a saisi l’essence de verre de l'ici et maintenant.

 

Certes, Kulture aurait pu méditer, tel le Gautama Bouddha, au pied de son arbre, mais l’appel du voyage de Tibo STREICHER a été le plus prégnant ! Kulture a suivi la chevauchée fantastique de poissons-volants dans les rues délavées de New York ; saut de carpe entre ces gratte-ciels couverts de pigments sous les pluies de mousson de l'artiste ; fuite underground sur des rails néoréalistes ; la vie or not lavis, that is the ascension ? Dans cet espace surréaliste, l’exocet Kulture s’est fondu dans les rets, mantras de l’intemporel !

 

Teint de peau rouge, khôl roulé et rimmel coulant sur ses joues burinées par le zénith, Kulture a caboté sous le vent et les voiles photographiques de Bérengère BIENFAIT ; dans la bouche d’un lavoir, bercé par le jeu de ses eaux cristallines, Kulture, dans sa combinaison de Poséidon, a aperçu une ondine alanguie, pour disparaître au cœur de l’esprit des mangroves et des spectres photo-esthétiques de l’artiste.

 

Ainsi, vêtu d’eau de vent et d’air d'éther, avec sa mine monochrome, Kulture est revenu aux sources de la terre, mourir sur les écailles de verre et de métal hurlant de Joëlle GAVIN. Au-delà de l'apparence, il est parti en quête de la sensuelle voix du vitrail.

 

Puis, de fil en aiguille, Kulture s’est lové dans les enchevêtrements aériens, au centre de liaisons filaires non dangereuses, en plein cœur des architectures coralliennes flottant, telles des robes de mailles, dans l'espace de Claire DEVILLE, déesse Arachné de Vaison. Les esprits du lieu ont prié les cigales, afin que Kulture ne s’étendît pas dans son hamac pendu entre deux oliviers nains. On ne sait ce qui se tisse, ce qui se trame dans la caboche de Kulture !

 

Oiseau migrateur, mouette de Roscoff (de Pavlov ou de Tchekhov), mouche du coche, albatros d'argile, Kulture a pris la poudre d’escampette pour tomber sur plus forte tête que lui ! La boîte osseuse d’un sémillant Homo-Rictus, fabriqué dans le bois du bon humour, a accueilli son hôte dans l’ère paléontologique et poétique de son maître, Rémy KANEKO. De doux crânes de poissons et d’hominidés, au teint d’albâtre, ont révélé — sourire carnassier à leurs lèvres pierreuses — le pouvoir sacré de la lumière à ce prosélyte de Kulture affichant son mutisme béat de carpe koï centenaire ou de coelacanthe en période de frai.

Sur la corde raide, fildefériste expérimenté, tout poil hérissé sous ses ailes de cire, Kulture, en grand penseur de l’encéphalogramme plat, a suivi le fil de la bobine sismographique de GIPÉ, sans faire aucun tour sur lui-même, sans trembler sur le terrain de ses ancêtres. Il s’est noué à ce cordon ombilical, à ce fil d’Ariane, sans jamais le lâcher du cœur et des yeux, afin de sortir vivant du dédale de son créateur.

 

Pourtant, Kulture, en proie à sa curiosité et son émotivité, a abandonné ce fil du temps ; en l’espace d’une nanoseconde, les dieux lui sont tombés sur le cortex, et il a atterri dans un monde aux reflets du pays Massaï ; à l’ombre de mystérieuses divinités tribales, l’ethnie universelle de Patrice POUTOUT prend sa source. Devant des stèles sacrées, hiératiques Moaï, Kulture a offert une de ses sagaies et son masque bambara qu’il gardait, sous le coude, pour le prochain carnaval de Venise ou de Rio.

 

Mais, en cette heure de révolution artistique, l’Afrique est un cri qui vient de l’extérieur puisque Kulture s’est arrêté devant un paravent guerrier habillé de lances et de cuir sur lequel dansaient d’émouvants personnages filiformes ; chorégraphie tribale dirigée, à des lieues de là, par l’esprit de Thierry BEDOUX.

 

Du fil, toujours et encore, pour coiffer les expressions picturales labyrinthiques, les visages, les figures, les masques carnavalesques de l'alter ego, les sentiments nostalgiques, les fragments gris-bleu de l’âme écrite par Muriel LANDERER.

 

Après l’adieu aux paysages de chair, Kulture a suivi le dessein délicat des nervures, les feux du fleuve de sève ; il a posé son empreinte palmaire dans celle des troncs de Florence GOSSET. Instantanés de tempête au pays du Land Art qui laisse du rouge sur la plus haute branche de son hêtre intérieur.

 

Du rouge aux branches aux battements d’un cœur cousu par les mains de l'écrivaine Carole Martinez : ô nids des sentiments de Claire BEILLARD ! Que d’émotions se nichent dans la boîte à musique, la sage horlogerie d’une humanité qui sait écouter son cœur et celui d’autrui, se dit Kulture en frappant son torse de primate !

 

De systole en diastole, Kulture a construit son abri éphémère dans l'art-terre, artère fossile de Luc ROUAULT ; mues en céramique du temps, scories du puissant (puits sang) volcan intime : le temps a suspendu son vol ou son bol (tibétain), sous les seins fertiles des oliviers… Que d’inspiration en perspective sur les palimpsestes du vent !

 

Ainsi, se sont achevées les pérégrinations de Kulture, au pays de la Création contemporaine, pris dans les artistiques lacis du vieux Vaison. Du vertige aux vestiges, à l'aise dans ses spartiates et sa queue-de-pie ourlée de plumes de gladiateur mondain, Kulture remercie ces 21 artistes de lui avoir offert ce sensible voyage, à dos d'âme, sur les calades de Vaison-la-Romaine.

 

Site de l'ARTÉMIS : http://www.artemis-artcontemporain.com/

 

Découvrez les 21 artistes grâce à ces liens :

Bruno BIENFAIT (peintre-sculpteur) : http://brunobienfait.com

Patricia MEFFRE (céramiste d’art) : http://fetet-meffre.wix.com/ceramique

Dominique PAMART (plasticien) :

Julien ALLÈGRE (sculpteur) : http://www.julienallegre.com/

Yann-Éric EICHENBERGER (sculpteur) : http://sculpture-attitude.com/

ANSATU (peintre) : http://www.ansatu.com/

MAÏLO / M-L VAREILLES (photographe) : http://www.artphotomailo.com/

Nadine FOURRÉ (sculptrice) : http://www.equilibrezen.com/

François ARIAS (sculpteur) : http://arias.f.free.fr/

Tibo STREICHER (peintre) : http://www.tibostreicher.com/

Bérangère BIENFAIT (photographe) : ivisual.com/berangerebienfait

Joëlle GAVIN (sculptrice) : http://joellegavin.com/

Claire DEVILLE (Plasticienne textile) : http://www.claire-deville.com/

Rémy KANEKO (sculpteur) : http://remykaneko.carbonmade.com

GIPÉ : (peintre) : http://gipe.over-blog.com/

Patrice POUTOUT (sculpteur) : http://patricepoutout.com/

Thierry BEDOUX (peintre-plasticien) : http://www.thierrybedoux.com

Muriel LANDERER (plasticienne) : http://muriel-landerer.com/

Florence GOSSET (plasticienne) : http://florencegosset.com/

Claire BEILLARD (plasticienne) : http://clairebeillard.com/

Luc ROUAULT (sculpteur) : http://www.ateliersdart.com/atelier-luc-rouault,3158.htm

Kakemonos -Florence Gosset

Kakemonos -Florence Gosset

 

 

 

Atelier d'artiste : kulture se la joue visiteur de l'après-midi !

 

Longtemps, Kulture a œuvré, acteur de l’économie souterraine, comme marchand de sable sur des chantiers nocturnes du bâtiment, ainsi, désertant le train-train fantôme de son quotidien ouvrier, à la courte paille dans son troisième œil, Kulture a choisi le jour pour rendre une petite visite ensoleillée, malgré le temps couvert, à la plasticienne Florence GOSSET, cachée dans son antre minéral, sur la commune Drômoise de Mollans sur Ouvèze.

 

Après une traversée, de Passe-muraille végétale, du jardin aux expressions nippones — où Kulture a pu retrouver un des totems, objet de culte artistique, du sculpteur Patrice POUTOUT, —, Kulture a pénétré au cœur d’un espace chaleureux offrant, du sol au plafond, une chorégraphie abstraite, une synergie de formes et de couleurs en mouvement géostationnaire.

 

Ainsi, Kulture armé de ses antennes oculaires télescopiques a procédé à ses palpations incantatoires (rituel en l'honneur du dieu Kulture), afin de héler les génies du lieu. Nul polichinelle n’est sorti du tiroir de petites boîtes à secret suspendues au coeur de chevets de pierre, d’inspiration africaine, sculptés par Patrice Poutout (son spectre était présent partout, visiblement !).

 

Sur un des murs de l’atelier, les songes filaires à l'encre de Chine du plasticien Jean-François AUBER accordaient ce lieu à une quatrième dimension de sérénité, étrange calligraphie de l’imaginaire, en harmonie (Yin-Yang) avec la fulgurante énergie des couleurs, à l’apogée du chaos, fleurissant sur les souples supports, bâches américaines, en lévitation, de Florence Gosset.

 

Motifs d’inspiration bogolan* du Mali ou bien abstractions d’Asie, par effet dripping* qui dope l’air, communiant avec la fantasmagorie chamanique du Tao, Kulture a plongé ses pierres de lune — qui font office d’exoplanètes oculaires chez lui —, au milieu des explosions polychromes de Florence Gosset.

 

Puis, Kulture n’a pu résister à l’appel de la forêt, aux cris de Munch dessinant, à la mine charbonnée, les empreintes de troncs enchevêtrés, après les outrages d’une tempête (cérébrale de l'artiste ?).

 

En fin limier, Kulture a remarqué, derrière les peintures sur soie (décalcomanies d'impressions tactiles sur lui) de Florence Gosset, ce jeu savant d'une créatrice avec la Nature (quête d’un équilibre éphémère), cette déambulation vivante laissant à la pluie, au vent et au soleil, une couche sensible d’expression devant le miroir de ces mondes picturaux qui la contemplent.

 

Avant de disparaître dans son vortex, Kulture s’est penché devant la série andalouse de Florence Gosset ; sur ces kakemonos, il a reconnu l’ombre des grilles d’un patio espagnol derrière lequel des fantômes parfumés d’ocre et de chaux fuyaient les attaques taurines des larmes torrides du zénith, cherchant à travers leurs évolutions spatiales à nourrir un principe de joyeuse fusion intemporelle.

 

Enfin, en sortant de l’atelier — par la fenêtre s’offrant à lui comme un rêve de verre ou de pierre ou de lierre ou de matière, dans son habit de lumière pailleté de couleurs ibériques, Kulture s’est incliné, avec force majesté, devant les totems tubulaires de Florence Gosset ; une attitude princière, témoignant de sa gratitude envers l’artiste. Merci pour cet authentique voyage autour de votre monde en 80 minutes, entonne Kulture à Florence Gosset.

 

*Bogolan : le bogolan est un tissu teint suivant une technique utilisée au Mali, au Burkina Faso et en Guinée. Le mot bogolan, de la langue bambara (la langue la plus utilisée au Mali), vient des mots bogo la terre, et lan, suffixe bambara sans équivalant en français signifiant 'issu de'. Il désigne à la fois le tissu et un style particulier de teinture.

 

*Dripping : En arts plastiques (dont les arts décoratifs), le dripping (de l´anglais to drip, « laisser goutter ») consiste à faire des superpositions de plusieurs couleurs d'un même spectre sur des surfaces horizontales originales, mais aussi sur une toile. Jackson Pollock fit son premier dripping sur une voile de bateau.

 

Le kakemono* (掛物?, littéralement « objet accroché »), parfois francisé en kakémono, ou kakejiku (掛軸?) désigne au Japon une peinture ou une calligraphie sur soie ou sur papier encadrée en rouleau et destinée à être accrochée au mur.

 

Florence GOSSET (plasticienne) : http://florencegosset.com

Patrice POUTOUT (sculpteur) : http://patricepoutout.com/

Jean-François AUBER (plasticien) : http://www.jfauber.fr/

 

 

 

Kulture avec un grand « K », toujours fidèle à son atavique curiosité de musaraigne, s’est glissé, petit rat de l’apéro mondain, dans la cour de la galerie du Voyageur Imprudent, afin d’y faire une rencontre du troisième type harmonique, entre Vladimir KARA, l’artiste-peintre, et le duo de violoncellistes : Olga KRASHENKO et Gérard PAPE.

 

Variation n° 1 pour pinceau allegro vivo

 

Avant l’appel du buffet froid ou « beffroi » pour les intimes, Vladimir Kara a commencé, en fin painting partner, par esquisser sa partition picturale — à une vitesse presque égale à celle des lux tombant, tel un Icare nettoyant le ciel provençal de ses moindres stradivarius (joli nom pour des nuages de haute attitude à ne pas confondre avec les stratocumulus !) —, comme certains manient le nunchaku, la crécelle ou la balalaïka, en résonnance avec les harmonies contemplatives du brillant duo Krashenko-Pape en oniriques chasseurs du geste pur, de l’empreinte sauvage, au sein de la mangrove Karaienne (univers aux multiples facettes qui valent leur pesant de carats propre à Vladimir Kara laissant le champ libre à une assonance Karajienne*, car à la fin, c'est toujours la beauté qui gagne !).

 

Variation n°2 pour pinceau andante molto moderato espressivo

 

Sous le charme des évolutions serpentines de Vladimir Kara, le duo de violoncellistes a joué de sa main et de son archet (les deux musiciens ne formant qu’un être hybride : un Métamusicien* contemporain) pour porter, devant la monture à double foyer de Kulture, leurs effets miroir, leurs échos spectraux, leurs gemmes harmoniques : frottement, pincement, étouffement des cordes de leur instrument ; toute une utopie sonore a dessiné la mélopée du pinceau chamanique de l'artiste, sous le chant diphonique*, échappé des steppes mongoles, de Olga Krashenko et le souffle rythmique de Gérard Pape.

 

Avec son oreille parfaite volée à Van Gogh ou à un éléphant d'Afrique, Kulture a aussi identifié ces stridulations, évaporées d’une réserve amérindienne, appelant, en notes flammivomes, la pluie sacrée sur le totem nyonsais.

 

Variation n°3 pour pinceau andante pesto olivo nyonso

 

Soudain, au mouvement n° 3, Vladimir Kara (peintre boxant l’image du temps) a stoppé son action, comme s’il était knock-out dans les cordes des violoncelles. En auguste Casque bleu, Kulture a voulu lui jeter l’éponge, au parfum d’oléastres, gorgée d’huile de lavande et de vin du pays, avec le secret espoir d’apaiser la coruscation* de ses émois, et sa transe métempsychique* provoquée par le choeur volcanique des deux instrumentistes à l’acmé* de la spontanéité lyrique !

 

Après avoir suspendu le vol d’un ange qui passait par là (petit enfant suivant les lacis sucrés de l'artiste ou tendre apparition d'un putto* italien) et les trilles de quelques insectes migrateurs — l’âme exhortée par les louanges syncopées du Métamusicien dit le Trismégiste (trois fois très grand) vibratoire —, le Créateur a repris le contrôle du manche de son pinceau aérien pour exposer devant les yeux friands de Kulture, lors d’un dénouement grandiose, le portrait du duo de violoncellistes sous son halo sidéral, tissant ainsi un instant d’éternité entre l’art musical et l’art pictural. Et cela, ce n’est pas banal, claironne Kulture qui sait lâcher son mental pour écouter le banjo végétal de son cœur animal.

 

Tandis que le vent souffle dans les portugaises ensablées de Kulture, conque en tête, Kulture remercie mille fois l’artiste-peintre Vladimir KARA, la musicienne-chanteuse, Olga KRASHENKO, et le compositeur-musicien, Gérard PAPE, pour ces 40 minutes de bonheur rare et précieux accordé à la symphonie inachevée du temps au coeur de la cour au miracle de la galerie du Voyageur Imprudent.

 

*Relatif à Herbert von Karajan né Héribert Ritter von Karajan est un chef d'orchestreautrichien, né à Salzbourg le 5avril1908 et mort à Anif (près de Salzbourg) le 16juillet1989. Spécialiste du répertoire austro-germanique et mitteleuropéen de Bach à Bartók ainsi que de l'opéra italien, il a laissé près de six cents enregistrements chez Deutsche Grammophon, EMI et Decca, ce qui en fait le chef le plus enregistré du XXe siècle.

 

*Méta (musicien) : est un préfixe qui provient du grec μετά (meta) (après, au-delà de, avec). Il exprime, tout à la fois, la réflexion, le changement, la succession, le fait d'aller au-delà, à côté de, entre ou avec

*Le chant diphonique est une technique vocale permettant à une personne de produire un timbre vocal caractérisé par deux notes de fréquences différentes.

Acmé* : point culminant, apogée.

Métempsychique* : relatif à la métempsychose, transmigration de l'âme, réincarnation dans plusieurs corps humains, animaux et végétaux.

Coruscation* : éclat vif et passager que produit la matière incandescente.

Putto* : dans la peinture italienne petit garçon nu qui représente l'Amour.

 

Vladimir KARA :http://www.artkara.com/

Olga KRASHENKO et Gérard PAPE : http://dlsi.krash.net/

Galerie du LE VOYAGEUR IMPRUDENT :

https://fr-fr.facebook.com/pages/Galerie-Le-Voyageur-Imprudent/137824402902122

 

 

Du style aux exercices mandibulaires pour un rire garanti !

 

En ce lundi venteux — mais non moins heureux —, le mistral gagnant du terrain sur les cigales, Kulture avec un grand « K » (intronisé dans la confrérie des Chevaliers lézards et lettres de l’olivier nyonsais) a suivi, dos voûté sous son vieux pardessus râpé, les spectateurs oublieux du Théâtre de Verdure (gracieux espace en plein air !) pour une représentation sous abri (non atomique) de "EXERCICES DE STYLE" de R. QUENEAU, par la COMPAGNIE COUR EN L’AIR, sur la scène de la Maison de Pays, à l’occasion du FESTI’VOLT de Nyons.

 

Kulture s’est d’abord exercé à l’art subtil de la guerre et de la prise de siège — sans maillot de bain ni bottes de sept lieues —, par le détournement du cordon radieux des nombreux spectateurs, pour poser son séant vainqueur sur un fauteuil, afin de jeter, son regard périscopique, en direction des planches. Point de clous ni de morceaux de verre à boire sur la scène, mais une chaise haute devant un pupitre de chef d’orchestre, un imposant parasol rouge de confusion, pupille grande ouverte, qui tenait lieu de paravent et un valet de nuit vintage (très swag) vêtu d’une veste, d’un galurin et d’une étrange trompette sous un ciel d’angelots invisibles (putti italiens) et des projos (Desproges haut, Monsieur Cyclopède n’eût pas mieux dit !) aériens.

 

Les yeux globuleux de Kulture se sont retournés dans leur orbite devant ce curieux cor de chasse miniature qui faisait remonter à son esprit les effluves d’un vieux safari photographique au Kenya au cours duquel il s’était exercé à tenir les animaux sauvages à une distance respectable de son enveloppe charnelle. À l'ultime fin du spectacle, Kulture a reconnu le barrissement d’un éléphant d’Asie ou d’Afrique en échos au cri d’un rhinocéros échappé du zoo de Ionesco.

 

Ainsi, rompu à l’exercice de mise en bouche théâtrale par sa savante pratique rhétorique de la digression qui n’a aucun intérêt. Kulture a laissé aux comédiens l’honneur de monter sur scène, sous un tonnerre d’applaudissements (dehors, il pleuvait, aussi, sur les têtes fardées des vacanciers bronzés ; bergère, rentre tes blancs cotons et ton lait démaquillant !).

 

Sont donc arrivés, sans se presser, deux individus de sexe masculin ; un premier homme de haute stature, en tenue d’apparat, avec un superbe couvre-chef et un accordéon, et un second, plus petit, qui a, prestement, enfilé une blouse de maître des écoles (à la mode de jadis) ou de professeur exerçant la fonction de compteur de parasites dans la tonsure d’un vieux marchand de toupets sur les bords de Seine, dans les années 1947 au garrot.

 

Puis, ces deux étonnants énergumènes, « Laurel et Hardy » d’un soir, ont offert, à Kulture et ses compagnons d’esclaffement, 28 des 99 élucubrations littéraires de R. Queneau grâce à leur talent de musicien, de chanteur, de conteur, de transformiste ; grâce à la souplesse féline de leurs articulations exercées à l’art délicat de l’antipodisme et de la bourrée provençale ; grâce à l’élasticité de leur visage (grotesques mimiques de l’acteur de taille modeste sous le nez du stentor qui lui donnait la réplique, sonnante et trébuchante, avec son instrument à vent, lors d’un échange de haute volt'ige verbale !) et leur énergie communicative.

 

Kulture a alors compris qu’il se tramait quelque chose d’énigmatique sur les planches. À l’heure sacramentelle où il écrit ce billet, Kulture croit dur comme fer qu’il n’y avait pas deux hominidés sur cette scène — qui n’était rien d’autre que la plateforme du bus S, en période d’affluence —, mais un damoiseau affublé d'un long cou de girafon et d'un chapeau melon (sans bottes de cuir ni canne anglaise ni porto !) mou avec un cordon remplaçant le ruban ; au milieu de l’allée, ce satané séraphin envoyait des coups de plumet à son voisin (un zozoteur qui parlait comme Zarathoustra, immigrant du Zanzibar ou du Zanskar) parce que ce dernier le bousculait dès la montée (urticante vague) de nouveaux zozos arborant chacun leur chapeau de Zoro comme Zazie dans le métro ; avec son air de faux con pas très chouette, ce zouave zélé (ce drôle d'oiseau un peu zazou sous les aisselles et même dandy sous les ocelles) avait fini par se précipiter, larme à gauche, sur un siège libre à sa droite, son chétif zizi entre les jambes et sa rancoeur sous le gibus. Sacré gibbon !

 

Ainsi, une heure plus tard, à la clôture de cette représentation dynamique, voire survoltée, Kulture a cru apercevoir (avec son œil de perdrix ou de lynx lycanthrope et nyctalope), Cour de Rome (Kulture est souvent à court de rhum quand il revient des Antilles émergeant de ses rêves d’albatros arrosé par l’absinthe !), devant la gare Saint-Lazare (comme c'est blizzard !) qu’un gars disait au godelureau armé de son cou de girafon qu’il manquait, certainement, un bouton (de manchette, une banderille, une sardine de camping ou un osselet en zirconium) à sa combinaison spatiale, juste au niveau de l’échancrure. Kulture ne tourne jamais casaque et sa mémoire pachydermique ne le trompe guère même sous les coups de bélier du zéphyr !

 

Kulture remercie Jeff PICCARDI (Édouard aux mains d’argent et son accordéon à facettes) et Roland PEYRON (l’homme aux cent visages) de la CIE COUR EN L’AIR pour la fougue et la sensibilité de leur interprétation et invite le public à les suivre dans leur tournée dans la région ! Kulture félicite aussi les petites mains du FESTI VOLT pour l’organisation de cet événement théâtral de qualité.

 

En savoir plus sur :

LA COMPAGNIE COUR EN L’AIR :

http://courants-dairs.over-blog.com/page-4850275.html

LE FESTI’VOLT :

http://festivolt.over-blog.com/presentation

LA COMPAGNIE VOLT :

http://compagnievolt.gandi.ws/nos-spectacles

 

 

 

Saut quantique et parachute d’orée de l’artiste-peintre, sculpteur et chercheur Gérard Servant-Ermes.

 

L'Anachronique a remis son body painting et son slip en carbone 14 de Kulture avec un grand « K » pour flâner dans les jardins subatomiques et suspendus dans l’invisible de l’artiste Gérard Servant-Ermes.

 

Kulture a d’abord eu chaud au niveau des coutures de sa combinaison ignifugée en plongeant dans un bain de carbone à 3000° pour assister au moulage d’une déesse selon un procédé inventé par l’artiste, en 1985. À la frontière éthérée de l’art et de l’aéronautique, Kulture a rencontré, tels des Moaï (statues de l’île de Pâques), des sculptures, habillées d’ébène, de nus féminins aux émois sacrés, d’animaux-totems aquatiques, de symboles physiques, d’icônes religieuses et mythologiques, un chapelet de corps polis par le ressac de l’invisible.

 

Puis, Kulture a suivi les contorsions quantiques, les réactions cellulaires, les geysers plasmatiques, les éclairs coralliens, les coulées serpentines des couleurs sur les toiles du berger Servant-Ermes — sage pâtre d’un troupeau de positrons, de neutrons, de muons, de bosons de Higgs –, qui font naître, au sein d’une soupe primordiale, un champ de migrations corpusculaires et ondulatoires. Ah ! La mémoire des sillons d’innocence creusés par les battements d’ailes du lombric, et les gerbes océanes du phytoplancton électromagnétique. Voyez, Kulture exerce quelques pressions quantiques incertaines sur votre psyché, vous masse l’inconscient, et vous prenez déjà vos jambes de batracien à votre cou de girafon, viles marionnettes que vous êtes.

 

En habile nageur de combat dans les courants élémentaires, Kulture s’est laissé glisser dans les filets, les liaisons dangereuses et raffinées de particules en mouvement perpétuel qui lui rappelaient les circonvolutions, inobservables à l’œil nu, d’une frénétique mouche quantique avant son atterrissage sur la peau de craie d’une aristocrate perdue dans un salon du XVIIIe siècle. Vision poétique de l'artiste-observateur qui cherche à traverser les nymphes vibratoires (en relation avec l’Origine du Monde de Courbet ?) de l’architecture complexe d’un univers à la lumière de son regard de quanticiste. Qui sont ces papillons mystiques qui soufflent sous ses ailes ?

 

Cependant, Kulture ne s’est point noyé dans ce maelstrom quantique, envoûté par le chant des particules subatomiques aux évolutions cycloniques de derviches tourneurs emportés dans une danse des sept voiles.

 

Après quelques mudras et une pose « Zen Soto » devant le mur de Planck, Kulture a croisé le fil de carbone, tissant ainsi des liens secrets avec les ombres filiformes de soldats travaillés au corps par la guerre de 39-45 et un pèlerin de Compostelle marchant fièrement — avec son bâton, son chapeau et sa coquille — en direction de la voûte céleste. Depuis qu’il a bu le calice (son Saint Graal) au sein nourricier des astres, Kulture entretient un rapport sensuel avec les nues de son cœur.

 

Enfin, Kulture a été frappé par une foudre extatique devant «The Whole », la Vierge. Une précision pour celles et ceux qui connaissent des soucis d’audition, en étroite relation avec la langue trompeuse de Shakespeare, il n’est pas question ici de « The Wall », le onzième album du groupe britannique Pink Floyd qui a traversé, à tire-d’aile, le mur du son et pas celui de Planck. (Cela vous frise l’Eustache, non !)

 

Revenons à nos neutrons ! The Whole dont le cœur est un cercle de feu — ce « o » symbole du serpent Ouroboros, du cycle cosmique, d’une ouverture temporelle, d’un trou de ver, de l’œil de Dieu —, qui arrache l’observateur du relatif pour le plonger dans l’absolu. Ainsi, cette sculpture — conçue comme une ode à Marie, Gaïa, au Féminin sacré, à l’énergie de la Déesse mère — rend l’artiste à sa fonction de Pythie de Delphes, de prophète du XXIe siècle.

 

Kulture vous invite à découvrir la richesse de la palette quanticiste de Gérard Servant-Ermes qui dame le pion au courant futuriste, car ce n’est plus la célérité du son qui est en action, mais la vitesse supraluminique ; la puissance de la pensée humaine est en marche ; une armée de tachyons sortie de la tête de Zeus fait sauter toutes les barrières d’astéroïdes qui se dressent sur sa course vers la Voie Lactée.

Site : http://adn.servant.ermes.free.fr/index.htm

Blog : http://servant-ermes.blogs.sudouest.fr/archive/2013/10/26/the-whole-art-science-societe-1011047.html

 

 

 

Michel OGIER, l'homme qui a vu l'âme... fragile et silencieuse...

 

Après une outrageuse inspiration d’hélium, L'Anachronique a décidé de renfiler sa combinaison spatiale de Kulture avec un grand "K", tout heureux de glisser ses tentacules sensoriels au cœur de la Matrice de l’artiste-peintre Michel OGIER.

 

Voyage aux confins d’une nuit onirique où déjà coulent des corps hyalins épris de lumière qui laissent entrevoir les fonds coralliens, les fjords galactiques et les nourritures terrestres. Ainsi, dans ses haillons de gueux céleste, Kulture a enfourché son Pégase, mode ailes de dernière génération avec toutes les options anamorphotiques idoines pour une épopée hors de l’espace-temps. Retour vers la levure, avant que tout ne gonfle, n’enfle et n’explose dans l’athanor d’hier et le pétrin d’aujourd’hui ! Bing et bang, uppercuts divins, tout un comique trip !

 

Pendu à son fidèle destrier – écrasant sur son heaume-brise une nuée de moustiques et autres diptères —, Kulture a galopé, à une vitesse supraluminique, sans faire de rides, sur les plages de peaux nues habillant les terres de sommeil, l’éther du rêve de Michel Ogier.

 

Kulture a suivi les allées fœtales — obombrées par les nues spectrales de chimères en reptation entre le soleil et la Terre —, et les retours corpusculaires et ondulatoires de la lumière, par sauts de puce, depuis un phare quantique perché sur une conque lointaine abritant un atelier qui se prend les pinceaux dans la vague d'un songe, glacis de l’éternité.

 

Chevauchée fantastique, cavalcade surréaliste menée de main de maîtresse par une nymphe aux pieds nus, évanescente Leonor FINI armant le bras droit du poète Ogier, Orion ou bien Apollon chassant avec son pinceau-lyre le chant de l’Univers. Où sont ces baleines fantômes qui sifflent au-dessus de notre âme ? Requiem pour un oracle, pour un artiste voyant avec l’œil du cyclope les contrées élégiaques de nos origines.

 

À défaut de prendre le Minotaure par les cornes, Kulture a saisi son Pégase par le crin en imaginant la hampe d’un violon fantasmagorique. Kulture, en auguste mytho logique, a su bondir au travers d’un cycle du temps tel un sphinx sautant dans un cercle de feu sur la piste aux étoiles d’un cirque séculaire.

 

Lors, à la croisée des chemins, Kulture s’est miré devant le visage opalin de Estelle Ogier ; Muse intemporelle qui veille à l’illumination, par le souffle féminin sacré, des champs élyséens et gravitationnels de l’Artiste au faîte des lumières (Lyon a une crinière d’or). Hypogée mystérieux. Apogée silencieux. L’âme de l’homme se cache dans les détails.

 

Si au rang (Cioran ? La bonne blague qui vous baguent mes birbes Bonobos) de l’Amour s’élève l’humilité, Michel Ogier, anachorète migrateur, se mue alors en Prince des nus caressant les dunes de notre outre-monde.

 

Kulture vous invite, en lisant son portrait, à écouter la mélodie, teintée de lucidité et d’humour, qui résonne au cœur de l’homme Michel Ogier, et à découvrir toute la splendeur spirituelle des œuvres de l’Artiste sur :

 http://michelogier.blogspot.fr/

 

 

 

2013, l'odyssée fractale et numérique de Laure Pouliquen.

 

Kulture avec un grand "K", prisonnier des glaces dans son igloo savoyard, a sauté dans la toile arachnéenne du Net où il a découvert l'univers numérique digital et les photographies fractales de l'artiste et femme de science, LAURE POULIQUEN.

 

Dans un premier temps, Kulture s'est senti emporté au centre d'un étrange maelstrom, au coeur de limbes aux impressions "sépia'', de la surimpression picturale au labyrinthe borgésien !

 

Soudain, sous ses yeux, la réalité s’est transformée en surfaces molles telles des montres de Dali avant de découvrir une autre définition de la dispersion moléculaire de Gala. Tout un monde de cristaux liquides qui pénètrent le corps se remplissant de lumière. Sans oxygène, Kulture a fait une plongée dans les jeux anamorphiques de miroirs, du flou artistique jusqu'à la distorsion oculaire en passant par la déformation des courbures sensuelles de l'espace et du temps...

 

Puis, la main de l'artiste a permis à Kulture de traverser le réel, sous un nouvel angle ; étranger de Camus perdu dans sa propre réalité, Kulture a dérivé, et même divagué, à l'image d'un bateau ivre, sous les vents magnétiques d'un univers parallèle, au milieu des dauphins nageant sous le regard mystérieux du chat de Baudelaire...

 

Luxe, calme et volupté. Kulture a suivi la marche des éléphants sur le ventre chaud des saisons sèches où s'abreuvent les saines solitudes... Lors, une langue onirogène tissait des paraboles les dessins anthropophages...

 

Tout à coup,

L’esprit épouse

De l’eau, les sons aromatiques

Où la lumière

Mûrie en grappes chromatiques.

 

Dans un second temps, bien après le Déluge, Kulture a percé le voile de la Matrice ; Néo, sorti de la côte de Noé, est parti à la recherche du lapin blanc dans le terrier quantique. Et il a touché à la symphonie d'un Nouveau Monde, au lyrisme de ses aurores dvorakiennes !

 

Ainsi, après quelques errements, Laure Pouliquen lui a tendu une carte : un de ces territoires imaginaires, si chers à Julien Gracq et Pierre Jourde — inspiré par les géographes *Mandelbrot, *Julia et * Fatou — , avec ses reliefs, ses lignes de crête, le lit de ses fleuves d'où sortent des coulées plasmatiques.

 

Kulture a posé son premier pas sur les terres fractales ; un petit pas pour lui, mais un grand pas pour son humilité, car Kulture a senti son égo se dissoudre dans les eaux baptismales et quantiques, avant l'extême onction mathématique ! Énergie, tu es né, à l'énergie, tu retourneras...

 

C'est alors que Kulture a traversé un dédale polymorphe tapissé de fonctions holomorphes. Kulture doit bien reconnaître qu'il n'a jamais rien entendu aux mathématiques ; ses circuits neurologiques ont toujours été imperméables à ce langage hiéroglyphique.

 

Cependant, les dessins de Laure Pouliquen avaient de troublantes similitudes avec les cartographies du corps humain, les mandalas du sage et l’architecture du cosmos. Or, Kulture ne parvenait plus à chasser de son esprit ces mirages holographiques. Kulture semblait uni au Tout, et tout paraissait uni à lui ! Chimérique fusion de la conscience avec l'infini ?

 

Au loin, l’écholalie de fleurs diurnes inhibe les pupilles de ces humains noyés dans les vérités absconses du temps… Derrière le mur des Lamentations, l’azur christique des prières plonge ses racines symphoniques dans l’eau des larmes cristallines versée par la souffrance nacrée des âmes spirituelles. Nul paradis n’est perdu !

 

Kulture avec un grand « K » a aimé l'odyssée fractale et photographique de Laure Pouliquen. Tout un voyage au centre de l'éther mathématique !

 

Pour découvrir ses oeuvres :

www.facebook.com/LAURE.POULIQUEN.CREATIONS?filter=1#!/LAURE.POULIQUEN.CREATIONS

www.fractals-pouliquen.fr

 

Kulture est aussi accueilli sur les espaces créatifs de Laure POULIQUEN :

http://www.laurepouliquen.fr/lodyssee-fractale-et-numerique-de-laure-pouliquen-par-stephane-mereiles/

 

http://www.facebook.com/l.php?u=http%3A%2F%2Fwww.laurepouliquencreations.fr%2Flodyssee-fractale-et-numerique-de-laure-pouliquen-par-stephane-mereiles%2F&h=VAQHtpUiX

 

*Mandelbrot, Benoît : est un mathématicien franco-américain, né à Varsovie le 20 novembre 1924 et mort le 14 octobre 2010 à Cambridge, dans le Massachusetts. Il a travaillé, au début de sa carrière, sur des applications originales de la théorie de l’information, puis développé ensuite une nouvelle classe d’objets mathématiques : les objets fractals, ou fractales.

 

 *Julia, Gaston Maurice : (3 février 1893, Sidi-bel-Abbès, Algérie - 19 mars 1978, Paris) est un mathématicien français, spécialiste des fonctions d'une variable complexe. Ses résultats de 1917-1918 sur l'itération des fractions rationnelles (obtenus simultanément par Pierre Fatou) ont été remis à la mode dans les années 1970 par un mathématicien français d'origine polonaise, Benoît Mandelbrot. Les ensembles de Julia et de Mandelbrot sont étroitement associés.

 

Fatou, Pierre Joseph Louis : né le 28 février 1878 à Lorient et mort le 9 août 1929 à Pornichet, est un mathématicien et astronome français.

 

 

Pierre de Fenoÿl ou la réalité révélée — exposition "Le Miroir traversé" au coeur de l'Espace Malraux jusqu'au 14 mars.

 

Kulture avec un grand "K" a plongé dans le grand bain argentique pour fixer son image intérieure sous la lumière révélée du photographe buissonnier — trop précocement disparu —, PIERRE DE FENOYL.

 

Kulture a suivi l'artiste-guide et ses petits cailloux, points de Seurat, ses lignes blanches morcelées jaillissant sous la lumière. Le voyage de Kulture a commencé au sein du sud-ouest de la France, puis a traversé les imposantes cités urbaines — de Paris à New York —, avant de le conduire au coeur des vestiges d'Égypte.

 

Sous les yeux de Kulture, la nature se révèle, avec une étonnante magie — trapéziste de l'instant suspendu entre le ciel et la terre. Du noir au blanc, des branches d’ombre aux baies de lumière, des espaces bucoliques au vol arrêté d'un oiseau, du vent ébouriffant les feuilles des arbres aux lèvres d'un ruisseau, le temps immobile a plongé Kulture dans un souffle d'infini.

 

Dernières heures... et les façades de pierre des maisons moyenâgeuses s’offriront, indolentes, à la caresse onirique du jour déclinant.

 

Ainsi, la réalité lui est apparue surréelle dans sa nudité d'ange. L'âme du photographe, à l'image de celle du poète, patiente à la recherche de ce temps perdu, mais toujours retrouvé dans le recueillement des paysages et des vieilles pierres, des stigmates sur la peau d'un mur, d'une couronne de barbelés devant des bunkers, de larmes d'acier rouillé, du tulle d'un nuage, du mandala des champs aux protubérances minérales brasillant sous le soleil.

 

Des terres rurales à la modernité de Paris et New York, Kulture a cheminé avec son appareil numérique en bandoulière — en mémoire du Leica que Pierre de Fenoÿl emporta jadis, lors de ses odyssées. Kulture s'est lancé sur les larges avenues ; il s'est perdu dans le tourbillon de reflets des automobiles circulant sur des langues d'asphalte. L'insignifiante quotidienneté de chaque pièce du théâtre de l’existence s'est offerte en un mystère à déchiffrer... Le rire en coin d’un trottoir, l’ondulation d’une façade, le fantôme des Deux Tours, Kulture a respiré, sur les toits, le parfum étrange de la ville…

 

Dernières heures... et la lumière poussera dans les lampadaires, inondant, apaisant, les brûlures du bitume.

 

Par ailleurs, avant de se fondre dans l'écriture hiéroglyphique sculptée sur les bas-reliefs des ruines égyptiennes, Kulture s'est interrogé sur l'humour, la fantaisie, l'absurde et le sens burlesque de certains clichés. De l'ombre chinoise d'un palmier qui semble danser sur un mur aux jeux d'un miroir dans une rue, d'un corps métallique couvert de pustules d'acier d'où s'échappe la tête d’une Tour Eiffel, d'un empilement de rochers dignes de Sisyphe à un chat maladroitement perché sur un bord de fenêtre, Pierre de Fenoÿl porte un regard amusé et décalé sur la vie.

 

Dans l'univers de Pierre de Fenoÿl, au-delà de la chorégraphie océane des lignes, des symétries troublantes entre le ciel et la terre, s'évaporent des instants de sensualité : des émanations sensibles et féminines qui invitent Kulture à faire une pause pour cueillir un fruit défendu de l'imaginaire — poire pour la soif —, avant la traversée du reg en direction de l'Égypte.

 

Louxor, Thèbes, Alexandrie se déclinent en nuances de silence, en dévoilement furtif sous le regard du photographe. Lors, Kulture s’est senti porté par le calme et la volupté de ces puissants lieux spirituels. Au sein de ces étendues désertiques égyptiennes, comme dans les champs du Tarn ou l'apparente inhumanité des villes modernes, chez Pierre de Fenoÿl, la solitude est habitée de sérénité ! Le présent "chenille" se mue en architecture "papillon" intemporelle avec son émouvante hauteur spirituelle, sa profondeur mystique et sa longueur d'onde onirique !

 

Ainsi, le photographe a su capter les énergies de ces lieux sacrés empreints de vérité. C'est le choeur du Logos, le Verbe créateur, la Voix de l'initié qui murmure à l'oreille de Kulture. Les yeux de Kulture, tel Orion aveuglé par l’astre de feu, ont décrypté les signes cachés, les mémoires cellulaires des vestiges quittant l'ombre pour se transmuter dans le creuset secret de la lumière.

 

"Le miroir traversé" ouvre sur la porte des étoiles…

 

Dernières heures… et le temps sculptera, dans la glaise du présent, ses minutes d’éternité…

 

Dans une cathédrale à ciel ouvert, Kulture avec un grand "K" a entendu le chant spirituel du photographe Pierre de Fenoÿl résonner dans les champs visuels d'un labyrinthe d'images, et vous invite à découvrir son oeuvre au coeur de l'Espace Malraux jusqu'au 14 mars.

 

Pour en savoir plus sur Pierre de Fenoÿl :

http://www.pierredefenoyl.fr/

http://www.espacemalraux-chambery.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=1410&Itemid=55

 

 

 

Dans les pas burlesques d'un chercheur d'infini - Philippe ASTORG - Exposition "Hybride" jusqu'au 28 février à la galerie Larith.

 

Kulture avec un grand "K", encore tout auréolé de sa couronne de Roi et avec sa fève pour diadème solaire, s'est aventuré, tel un Petit Poucet, dans les pas burlesques d'un nouveau Chaplin : Philippe ASTORG dans son habit de chercheur d'infini.

 

Kulture a d'abord suivi un personnage — bob sur la tête et baluchon sur le dos, vêtu d’un Bleu de chauffe — qui traçait, plein d’aplomb et sans fil, son parcours circulaire dans la forêt du Magicien d'Oz stylisée par les esprits de la Nature de Tolkien. Dans ses rêveries rousseauistes, ce promeneur solitaire rencontre l'arbre de Brassens — où l'on vit heureux — , et une voûte céleste qui reflète le Narcisse onirique d'un Sisyphe sans rocher.

 

Puis, notre biathlète, canotier sur le crâne et combinaison flottante, a entraîné Kulture dans la traversée d'un océan inconnu, sous les voix gutturales d'un nouveau Déluge. Sur cette vidéo, notre mélancolique " Keaton-Noé" nage et nage encore...

 

Petit baigneur

Fait des longueurs à longueur d'odyssée

Brasse petit verni

À bras raccourcis

Brasse petit gabarit

Brasse

Brasse

Engloutis mes péchés véniels

Mes blasphèmes en apnée (...)

 

(Ode à la vie- Alain Bashung-Jean Fauque- Jean-Marc Lederman)

 

Ainsi, de mouvements de crawl en détente de papillon, Kulture a terminé sur le carreau — pas celui d'une piscine avec un pull marine sur le crin, mais sur le carrelage posé par les mains d’un ouvrier — héros d'un film burlesque enchâssé dans une monumentale visionneuse (carapace de rouille et d'acier) à remonter le temps —, qui nous démontre, concrètement, le célèbre théorème de Pythagore.

 

En sécurité sur le plancher des vaches, Kulture a pris de la vitesse en regardant la flamme d'un prototype de dragster en tulle, avant de changer son véhicule terrestre contre celui d'une SIMCA 1000 dont le cheval-vapeur hennissait dans les nues. Étrangement, la roue du "Samara" était voilée par le passage de quelques cumulus d'altitude.

 

Alors, Kulture s'est mis au vert devant un autel sacré orné d'objets symboliques en cire (cerceau, baguettes de tambour chamanique, etc.), offrandes déposées sur le velours d'une toile moirée. Soudain, les yeux de Kulture ont croisé le visage lisse d'un bouddha méditant sous son bob. Au même instant, sur grand écran, cette mystérieuse sculpture de sage fondait, à l'image des ailes de cire de feu Icare, sous la chaleur d'un soleil artificiel ! Nous naissons poussière et nous retournerons à elle, après avoir traversé, à pas nonchalants, le cycle de nos saisons intérieures.

 

Divine éclosion

Et le silence arrose

Les ailes des abeilles

Butinant l’horizon

Où coule le pollen

De l’âme initiée.

 

Kulture, un peu liquéfié, a quitté son alvéole et, sur son chemin de vie, il a croisé un rhinocéros — animal éponyme de Ionesco — attaché avec une chaîne à un pilier invisible planté quelque part dans la savane de l'Absurde.

 

Enfin, pris d'un doux vertige, Kulture s'est laissé aspirer par la spirale des dessins au "bleu et blanc" de Philippe ASTORG ; Kulture a été englouti par le maelstrom ASTORG, dans une succession de formes et d'icônes, un collage d'images résonnant dans son cœur et sa conscience…

 

Mais la route de Kulture ne s'est pas arrêtée là, puisque déjà, face à lui, un personnage — bob sur la tête et baluchon sur le dos, dans sa combinaison de travail — traçait, plein d’aplomb et sans fil, son parcours circulaire dans la forêt du Magicien d'Oz stylisée par les esprits de la Nature de Tolkien. L'éternité était en marche...

 

Kulture avec un grand "K" s'est plongé, avec délectation, dans les mondes parallèles et protéiformes de Philippe ASTORG, et vous invite à jouer le Passe-muraille dans l'espace Larith, pour découvrir si la vérité est ailleurs...

 

Pour en savoir "Plus" sur l'artiste-peintre- plasticien- performeur Philippe ASTORG :

www.philippeastorg.com/

www.larith.org/all_page.asp?lg=fr&page=3

 

 

Goutte-à-goutte onirique : dans l'arbre de pluie est mon abri - Pascal STUTZ jusqu'au 17 janvier à la galerie Larith.

 

Kulture avec un grand "K" a décidé de substituer les bulles de champagne de la Saint-Sylvestre par celles — plus mystérieuses encore — de l'exposition "Dans l'arbre de pluie est mon abri" de l'artiste-peintre Pascal STUTZ, présentée dans la sphère artistique de la galerie Larith.

 

Kulture a d'abord choisi la vision en noir et blanc de Stutz, des toiles telles des explosions d'encre de Chine, des vestiges de pierres, des amas de roches volcaniques aux dessins psychanalytiques de Rorschach soumis aux lois de l'abstraction.

 

Prendre de la hauteur pour observer notre monde avec un point de vue extérieur, celui d'une comète, Halley ; ainsi, Kulture, dans son enveloppe terrienne, explore un triptyque en relief, un assemblages symbolique où se mélangent des pigments picturaux, les images et le son de trois vidéos : "Compte à rebours avant l'impact Halley-Terre", "enfant qui naît", "femme qui se maquille".

 

La vie trace donc, inlassablement, ses virtuelles ellipses temporelles entre la Terre et le Cosmos. La comète de Halley lâche sa chevelure avant de frôler notre planète : c'est l'impact onirique, l'entrelacement quantique des cordes du "Temps" qui se déploie en gerbes de fractales, en des chapelets de secondes infinies...

 

Des restes d’étoile

Sur la nappe de lune,

Des restes d’étoile…

Tout l’espace en miettes !

Le Tout est balayé !

Belle œuvre d’un Dieu ?

Du temps, la bougie

Éclaire ce trou noir :

Étrange invisible

Qui aspire tout !

Un écho de verre,

Comme un bris de glace

Dans tout l’univers !

 

Puis, après le silence, Kulture plonge ses yeux — habitués à l'obscurité et encore voilés par la poussière du chaos — dans le deuxième espace de l'exposition Stutz.Voici venu le temps de la mystérieuse perfusion (goutte-à-goutte onirique) où un univers cellulaire porte aux cinq sens de Kulture le sérum de vie et de vérité !

 

Toujours avec ce même esprit de collage — fil rouge, fil d'Ariane ou brin d'ADN —, qui anime chaque tableau, une cordelette se fixe à la féérie des formes et des couleurs acidulées du microcosme spirituel de Stutz ; en outre, de petites pièces tissées qui ressemblent à des mandalas ou totems miniatures, aux motifs "incas", "indiens", décorent la base de chaque toile.

 

Kulture est à l'abri dans l'arbre de pluie ; il coule, comme la sève, au coeur d'un tronc multicolore ; kulture se mue en une branche caressée par le vent tandis que la vie explose en mille éclairs d'espoirs, de jeux, de joie et de flaveurs...

 

Goutte bleue

 

Mes paroles se sont enfuies

Là-bas, avec leurs ailes,

Leurs corolles bleu nuit

De silence et d’eaux nues ;

Dos nu, j’ai vu le ciel,

Ses cellules d’azur,

Avec ses gouttelettes

Abritant les saisons…

Ma maison était là,

Dans le ventre sucré

D’une goutte de pluie…

Et, seul, je me suis endormi

À l’abri dans la fleur

De Saint-Exupéry…

 

Kulture avec un grand "K" a aimé cette immersion, ce baptême dans les eaux naturelles et énergisantes de Pascal STUTZ et vous invite à vous ressourcer dans le bassin Larith.

 

Exposition "Dans l'arbre de pluie est mon abri" de Pascal Stutz jusqu'au 17 Janvier à la Galerie Larith.

 

Pour en savoir plus sur l'artiste :

— www.pascalstutz.com

— http://www.larith.org/all_page.asp?lg=fr&page=3

 

 

 

Laurent PÉCHEUX , sous les lumières de la Rome antique.

 

Kulture avec un grand "K" a fait son petit décrassage intellectuel à l'approche des fêtes de Noël. Endurant dans son habit de lumière et fort de son plus bel esprit de conquête, il a suivi le parcours vital de 90 toiles, dessins, études et esquisses de l'artiste-peintre Laurent Pécheux au sein du Musée des Beaux-Arts de Chambéry, jusqu'au 21 janvier, sans oublier l'exposition permanente qui en vaut le détour !

 

Le visiteur s'avance, d'un pas curieux, au premier étage du Musée des Beaux-Arts de Chambéry, au coeur de l'exposition du peintre, d'origine lyonnaise, Laurent Pécheux (1729-1821) ; avec intérêt, il découvre les trésors de ce prophète du néoclassicisme qui a choisi Rome pour tracer ses lignes de vie. Rome, phare artistique pour les plus grands peintres de l'époque tels que Fragonard, David, Canova, Ingres et bien d'autres, Rome est à son apogée en ce milieu du XVIIIe siècle. Pécheux pose ses pinceaux sur la palette de l'exigence, celle d'une rigueur classique prônée par Raphaël Mengs (1728-1779) et Pompéo Batoni (1708-1787), les deux "chantres" de la ville Éternelle.

 

Ainsi, le visiteur approche, religieusement, les représentations de scènes bibliques, cette mystique chrétienne auréolée de pudeur et de dignité. Jésus, Marie, les apôtres, les figures du christianisme s'y déploient avec grâce. Pécheux a réalisé nombre de toiles pour les institutions religieuses de Lyon, même si certains tableaux ne sont jamais arrivés à bon port à cause du brigandage des corsaires.

 

Puis, le visiteur pénètre dans un corridor de scènes mythologiques sensuelles, oniriques, allégoriques et colorées. À l'image de nombre d'artistes de son époque — transportés par les découvertes archéologiques sur les ruines des sites d'Herculanum et de Pompéi —, une vision picturale nouvelle, un paradigme néoclassique s'impose à Pécheux.

 

Ainsi, les excès ornementaux, la frivolité des styles Baroque et Rococo, laissent la place au néoclassicisme. Pécheux plonge le calice de ses songes picturaux dans le nectar des odyssées homériques, des métamorphoses ovidiennes ; alors, le visiteur se fond, avec force délectation, au coeur du Monde des Dieux olympiens ; dans son regard se reflètent les teintes vives, presque acides, si chères au coloriste Pécheux, le moiré des drapés, le rouge aux lèvres et aux joues de poupins angelots, et la lumière enchanteresse sur le grain de peau diaphane des jeunes divinités.

 

Certes, en serviteur du dessein néoclassique, l'artiste confère sa primauté au dessin, à la forme épurée, mais dans certains de ses tableaux, la couleur s'impose selon un style dit "néobaroque".

 

Sous le regard admiratif du visiteur, il laisse flotter son panache coloré, les ailes d'airain de sa peinture inspirée par les canons des penseurs, des philosophes, les esprits illuminés (Montesquieu, Diderot, d'Alembert, Voltaire, Rousseau), les Lumières de son temps.

 

Sur les pupilles du visiteur, l'Art imprime son tempérament d'instructeur, d'initiateur, et de pédagogue. Pécheux quête la pureté esthétique. Il vise l'exaltation, la transcendance de vertus telles que courage, stoïcisme et combativité dans ses représentations de l'Histoire mouvementée de la Rome césarienne. Ses exhortations à la beauté, qu'elle soit mythologique, liturgique ou césarienne, ont orné des choeurs d'églises aux plafonds des palais italiens (familles Borgèse et Barberini).

 

Ainsi, le visiteur déambule à la rencontre de portraits de cour, celle de la lignée des Boubon-Parme. Durant quelques mois, Pécheux peindra, en particulier la future reine d'Espagne, Marie-Louise, la fille de Philippe 1er de Bourbon, duc de Parme.

 

Soudain, le visiteur s'arrête, happé par l'imposante toile — incarnant l'apogée du rigorisme de l'artiste par sa finesse, sa précision, sa profondeur — commandée pour la Galerie Beaumont : "Auguste faisant un sacrifice à Mars". Une oeuvre réalisée durant son service de la couronne de Piémont-Sardaigne, celle de Victor-Amédée III. Pendant cette période, artiste en pleine lumière, Pécheux a décoré la voûte de la Bibliothèque du palais royal de Turin.

 

Enfin, le visiteur quitte les lieux, avec respect, avant d'offrir un ultime regard à l'autoportrait de Pécheux, à la physionomie bien humble devant le gigantisme de ses émanations picturales. Pécheux a poursuivi son travail à Turin où il sera promu Chevalier de l'Ordre équestre et royal des Saints-Maurice-et- Lazare par le roi Victor-Emmanuel 1er, avant de s'éteindre à l'âge de 91 ans.

 

Kulture avec un grand "K" a aimé les compositions mythologiques et allégoriques de Laurent Pécheux et l'idéal révolutionnaire du courant Néoclassique (plus particulièrement entretenu par le peintre Louis David) qui ouvrira la voie aux émois, à l'âme désenchantée du Romantisme.

 

 

 

MattB - Expo "OniRik

 

Kulture avec un grand "K" a traîné ses guêtres dans la galerie commerciale de Chamnord, non pour succomber, tel un Ulysse amer, aux sirènes de la consommation, mais afin de plonger dans l'Univers "Onirik" de l'artiste-peintre Matt.B.

 

U Matt.B(omb) ! Oui ! Matt.B est bien une bombe humaine, même s'il a troqué sa bombe de peinture contre un pinceau pour créer ses toiles, lors d'étonnantes performances en live où l'artiste pousse son art jusqu'à son paroxysme grâce à des enchaînements picturaux précis et rapides. Bien sûr, la musique lui donne le tempo, le fait plonger dans la transe.

 

D'ailleurs, Matt.B ne serait-il pas un chaman, un sorcier qui fait sortir de ses toiles des armées de gorgones méduses, des bataillons de vouivres et autres esprits féminins fantastiques auréolés d'une sensualité serpentine ? Symbole de l'initiation et de la connaissance, le serpent se love dans la chevelure de ses déesses futuristes. Parfois, au milieu d'entrelacs tubulaires, de lianes arrachées à la Selva brésilienne, de forêts algales jaillissent les visages de fières Amazones. Chaque artère alimente un coeur caché dans l'esprit sacré de ses héroïnes.

 

Ainsi, des énergies telluriques, métalliques, aquatiques et végétales inondent les réseaux spatiaux qui traversent le ciel des peintures de Matt.B. Influences et cultures du monde se mélangent, jusqu'à l'obsession ; elles coulent, comme un fleuve de sève, vers une autre dimension, une aire intemporelle où toutes les expérimentations seraient possibles. MattB maîtrise l'art de l'hypnose, puisqu'il enferme notre regard au coeur de méandres labyrinthiques, dans un flot de sinuosités colorées.

 

Alors, sous nos yeux rougis, se dessinent des figures polymorphes, en trompe-l'oeil, dans la veine de Giuseppe Arcimboldo. Oui ! Plus l'on s'approche et plus le détail vous hurle au visage comme un cri de Munch, tels les personnages miniatures de Bosch. Pourtant, la sérénité est là ; elle se tapit dans l'ombre des élans tortueux de l'esprit de ces gorgones transhumaines.

 

Kulture avec un grand "K" rejoint les délires "Onirik" de Matt.B et vous invite à voyager au centre de son exposition à Chambéry, galerie Chamnord, du 29 oct au 10 nov.

 

www.mattb.eu/

 

 

 

Wrong : c'est le père Dolph qui a perdu son chien, Paul ?

 

Kulture avec un grand "K" a décidé de manger son plateau-repas, garni de végétaux et de plantes carnivores assaisonnés d'une émulsion d'huile de vie d'ange et d'eau bénite, devant le film, WRONG, du réalisateur français Quentin Dupieux.

 

En préambule, Kulture s'est posé la question de savoir si Quentin Dupieux n'aurait pas fait un mauvais trip au cours de l'un de ses voyages sur la scène électro mondiale, car il est aussi connu, depuis la fin des années 90, pour ses compositions et ses performances de DJ. Quentin aurait-il avalé, par inadvertance, la pilule rouge — qui mène, en droite ligne de poudre blanche, vers le terrier du lapin de Matrix — ou bien la texture spongieuse d'un champignon hallucinogène avec une forte concentration en substances psychoactives et chimicoburlesques à effets de rebond sur les murs capitonnés d'un HP ? (Ce n'est pas une marque informatique, mais un établissement de soins psychiatriques).

 

Mais revenons à l'histoire de ce long métrage, Dolph Springer (Jack Plotnick) se lève pour une journée sans fin qui démarre chaque matin à 7h 60 ; mais, une fois n'est pas coutume, son chien, Paul, a mystérieusement disparu. Permettez-moi juste une parenthèse pour vous expliquer que le scénario eût pu avoir une dimension encore plus fantasmagorique si l'on avait remplacé Paul par un hérisson ou un raton-laveur, simple suggestion pour la prochaine fois, Monsieur le scénariste !.

 

Puis, très vite, celui qui dévore son plateau-repas comprend que l'animal a été kidnappé par le richissime Monsieur Chang (William Fichtner). Pourtant, un détective privé (Steve Little) expert en affaires surnaturelles, un dénommé Ronnie, sera user de son polaroid de dernière génération et de sa machine à décrypter la mémoire des étrons canins pour éclaircir cette disparition ; la science et la technologie marcheront à quatre pattes, truffe collée au sol et oreilles levées, pour débusquer le coupable.

 

Cette fable ubuesque prend tout son sens grâce à Victor, le jardinier (Éric Tudor) — spécialisé dans la mise en bière et autres plantations de palmiers dans les espaces gazonnés américains — et à Emma (Alexis Dziena), la standardiste nymphomane dans une pizzeria dont le logo représente un lièvre pilotant une moto.

 

Il est à noter que le malheureux Dolph a aussi perdu son emploi de bureau depuis trois mois ; cependant, il continue, tel Noé affrontant le Déluge, à faire semblant de travailler une à deux heures par jour, afin de ne pas lâcher des mains son merveilleux destin.

 

L'atmosphère de WRONG et sa bande-son font pénétrer celui qui tient son plateau-repas sur ses genouillères dans un univers où le suspens renvoie dans les cordes spatiotemporelles de David Lynch : une saillie burlesque entre le fougueux "Twin Peaks" et la belle "Mulholland Drive".

 

En outre, le quartier, où vit Dolph, a un côté village du "prisonnier" mâtiné d'une essence de Norway of life du réalisateur norvégien Jens Lien. Bien sûr, l'empreinte de Luis Buñuel miroite sur un coin de bitume. Sans oublier le "peintre" dont la couleur évoque la poésie du cinéma de Pierre Étaix. Une mention spéciale pour le voisin névrosé qui pourrait s'asseoir sur le divan de Woody Allen et le shérif qui n'aime personne devant l'arme de poing de Quentin Tarantino. ! Et les influences de WRONG sont nombreuses et protéiformes....

 

Kulture avec un grand "K" a aimé l'énergie absurde de WRONG, ses protagonistes déjantés dont l'antihéros, Dolph, avec son air de type égaré d'un film de Tati, mais aussi le jardinier avec sa mine songeuse et son coup de crayon, la standardiste avec son intelligence pratique, et bien sûr Paul dont le pelage brillant a fait ressurgir de l'espace et du temps la publicité pour la marque "Royal canin", celle où le chien, Falco, avec un tempérament de feu, traverse les champs de céréales, l'eau et la terre poussiéreuse, afin de répondre à l'appel de son maître, tout cela sur la musique du Professionnel composée par Ennio Morricone.

 

Kulture a les yeux qui pleurent des éclats de rire et le coeur qui bat de joie, comme les pattes palmées d'un manchot.

 

 

 

Que Ma Joie Demeure ! Bach, je suis une Légende !

 

Kulture avec un grand "K" a troqué ses guenilles, et autres armures arthuriennes de Kaamelott, contre un peu de "Joie symphonique", celle que porte Alexandre ASTIER dans la tenue du grand Maître de musique, Jean-Sébastien BACH.

 

Oui ! Bach is back in black ! En ce jour de 1733, ce sont les "Portes Ouvertes" de l'Université de Leipzig. Devant un parterre de classe très modeste, des gueux de la plus haute espèce, Bach fait montre de virtuosité, il expose sa rigueur classique, lors d'un cours éclair ; en effet, il doit aussi assurer la vérification technique d'un orgue singulier planté au coeur de la chapelle voisine.

 

Ainsi, la mélodie du bonheur de Bach se joue en différents tableaux, en de multiples scènes instructives, ludiques et comiques. Ce Bach est un brillant pince-sans-rire. Il joue, avec maestria, sur la partition humoristique et tragique.

 

Pourtant, Bach souffre d'un mal que les docteurs ne parviennent pas à déceler, mais je ne tiens pas à déflorer le mystère de ses douleurs qui résonnent au milieu des cris de son plus jeune enfant ! Augustes sont les chants du bébé de Bach que les bras chatouilleux du papa harmoniseront, sans heurts !

 

Pendant son cours magistral, Bach évoque, avec une profonde désapprobation, la mode du "Rubato"* qui pullule et pollue les salons de l'époque ! À la dérobée, des musiciens poudrés s'amusent, vulgaires figures de style, avec la ligne mélodique, accélérant puis freinant, ils déstructurent la codification classique. Bach, sur son clavecin, se prête à une drôle de démonstration de "Rubato", dans l'espoir de casser les oreilles de son public de pauvres sourds !

 

Même durant la pause déjeuner, devant son assemblée de va-nu-pieds, Bach découvre — judicieusement disposées au fond d'un moule — des miettes de pain qui lui inspirent une évasion symphonique qu'il s'empresse de traduire sur son clavecin. Puis, Bach reprend sa leçon avec l'art du "Cantus firmus" pour servir les exercices du contrepoint.

 

Ainsi, s'enchaînent les instants de vie de Bach. On le retrouve dans son logis avec ses enfants. On suit ses fugues nocturnes dans la chapelle — dont il a vérifié l'orgue-anisation durant la journée — où il insulte les choristes luttant avec l'une de ses oeuvres sacrées. Certes Bach est bien aviné ; à tel point qu'il apostrophe une "mamie" écoutant, pieusement, la chorale. Mais, pour se faire pardonner, Bach appellera la Joie grâce à sa viole de gambe ! Bach, bougon et émotif, titube de portée en portée, d'un air un peu corrosif et même abrasif, sous les effets conjugués de l'alcool et du génie.

 

Bach a le sens de la mesure, l'oreille absolue : il tutoie les anges et se met à genoux devant la joyeuse demeure de Dieu !

 

Kulture avec un grand "K" a aimé cet excellent spectacle vidéo que vous pourrez glisser dans la hotte du Père Noël. Alexandre ASTIER nous sert, avec force talent, une belle leçon de musique, instrument en mains, d'humour et de comédie. Cette pièce est très finement écrite par l'esprit du musicien-comédien ! Kulture avec un grand "K" sait, maintenant, Que Sa Joie Demeure !, après le passage du sémillant Bach-Astier !

 

DVD "Que ma Joie Demeure !" en vente dans la boutique de Kaamelott :

- www.kaamelott.info/boutique.html

 

* Rubato : signifie "dérobé" en italien. Il s'agit d'′une indication d′'expression, commandant d′'accélérer certaines notes de la mélodie ou d'en ralentir d'autres pour abandonner la rigueur de la mesure.

 

 

 

Des 7 Directions aux 3 Mondes : la danse chamanique de Bernard Tabanous.

 

Kulture avec un grand "K" s'est aventuré au coeur des mondes chamaniques de Bernard TABANOUS, musicien et interprète bruxellois, et heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, il est revenu sur terre, par voix de Mère, en logeant les côtes de l'Âme.

 

Dans son album les 7 Directions, le musicien-chaman nous guide vers des chemins élémentaires intérieurs qui s'offrent à nous comme des voies initiatiques. Ainsi, à l'Est un éden, en forme de choeur aux résonnances grégoriennes, nous fait traverser la porte d'étoiles d'un Renouveau ; tel le phénix, nous renaissons de nos cendres : c'est la magie du FEU purificateur.

 

À l'Ouest, nous glissons dans l'EAU, sous une pluie diluvienne, pour abandonner notre mue, les vieilles peaux du passé, aux sons des instruments à vent, du bol tibétain et de la voix incantatoire de Bernard Tabanous. Un chant aux fragrances tibétaines accompagne notre mue-tation !

 

Puis, au Nord, sous les glatissements d'un aigle et la langue boisée d'une flûte de pan, nous renouons avec la sagesse de nos anciens. L'AIR nous caresse et nos pieds respirent l'humus d'une forêt d'Amérique latine, suivent les empreintes de terre et de poussière sur les traces des vestiges de cités précolombiens. Tandis qu'au Sud, souffle l'esprit du didgeridoo ; la mémoire ancestrale des peuples aborigènes sonne en harmonie avec les prières amérindiennes de Claire Ponticelli. Gaïa nous fait don de ses nourritures. Et le tambour bat à nos tempes tel le sang de la Terre !

 

Ainsi, forts et courageux, nous pouvons toucher le CIEL et pénétrer dans la demeure du Père qui résonne comme le choeur d'une église, avant de retrouver les esprits de la TERRE que nos pieds foulent au son du tambour — ventre de Mère aux foetales vibrations — et des chants amérindiens : c'est le rythme enivrant de la transe chamanique !

 

Enfin, nous venons nous poser dans le Coeur, le Grand Soi ; nous suivons les sentiers lumineux — petites pierres d'argent semées durant notre périple — du bol tibétain, la voix gutturale du didgeridoo et le corps du tamtam chamanique. Nous plongeons dans le lac de la sérénité. Alors des 7 directions aux 3 Mondes, il n'y a qu'un temps.

 

Au sein de son album Les 3 Mondes, Bernard Tabanous nous emmène à la rencontre du monde d'en haut, de celui d'en bas et du nôtre, celui du milieu. Dès lors, les incantations de Bernard Tabanous et celles de Karine Thiran ouvrent de nouvelles voies mystiques à notre espace — loin des énergies du pouvoir et de l'individualisme qui le gangrènent —, pour caresser les ciels, spirituelles peintures d'amour et de lumière, des mondes aériens et souterrains.

 

De-ci de-là, des fleurs de sons inconnus dansent à nos oreilles et réjouissent notre âme ! Parfois, sur notre enveloppe charnelle, souffle un vent de sable venu du désert, une mélopée orientale berce alors nos sens.

 

Et le tambour chamanique poursuit sa transe ; dans sa ronde, il réunit les atomes de couleurs de notre paysage intérieur vibrant sous des voix diaphoniques qui rappellent les chants mongols. Et nous marchons... notre coeur fait corps avec la nature, se change en messager attentif aux moindres mouvements félins des sons qui rampent au sein d'une selva amazonienne. Sous une arche minérale et végétale, devant le cercle sacré des animaux totems, une nouvelle aube polyphonique se lève...

 

Kulture avec un grand "K" a aimé se fondre dans la matrice chamanique de Bernard Tabanous, où il s'est abandonné aux influences musicales aborigènes, mongoles, amérindiennes, tibétaines (Ladakh et Népal) et mêmes arabes. Certaines sonorités ont immergé Kulture dans les bandes originales des Films "Mission" et " La forêt d'émeraude", mais aussi dans les univers du percussionniste Guem et certaines compositions de Omar Faruk Tekbilek (voix de la darbouka).

 

Kulture avec un grand "K" vous invite à découvrir les vidéos, les méditations et les peintures musicales du chaman Bernard TABANOUS sur son site où vous pourrez vous offrir un ou plusieurs de ses albums.

 

www.bernardtabanous.com/nouveaux-albums-2.html

www.facebook.com/bernard.tabanous

 

 

 

Schvédranne Project : l'union sacrée entre la poésie contemporaine et la musique électro !

 

Kulture avec un grand "K" est parti à l'aventure transcendantale pour se fondre au coeur, non du Blair Witch Project, mais du Schvédranne Project où se mêlent la poésie contemporaine et la musique électro.

 

Schvédranne Project marque, d'une pierre blanche, la rencontre entre la poésie contemporaine de Gilles Bernard Vachon (écrivain, dramaturge, poète) et la musique électro de Antoine Colonna. Ainsi, le spectateur pénètre dans l'univers didactique de G.B Vachon, ce cocktail Molotov, brassé comme l'or d'un breuvage malté, où se mélangent les souvenirs d'enfance, les effluves d'odyssées mythologiques, les luttes intestines et les couleurs des spiritualités nomades.

 

À sa console, Antoine Colonna parvient à juguler le flot, le feu sacré du volcan Vachon, en composant une musique chamanique, lave hypnotique qui charrie les roches bulbeuses et légères du poète, vers un espace sans frontières, terreau futur d'une culture métissée ! Des battements du métal aux parfums de corrosion d'une épave, des méandres orientalistes aux fièvres pluriethniques, les sonorités s'agrègent, créant une atmosphère surréelle. Mille et une facettes d'une humanité adamantine.

 

Alors, dans son habit immaculé, le chantre G.B Vachon — baignant sa nuque dans les fragrances de sang et de miel —, de sa voix liquoreuse, véhicule le verbe aride et sensuel. Et les ocres, pigments sonores de Colonna, coagulent sur la peau cuivrée de l'orateur Vachon marchant, tel Orion, face au soleil de l'exil.

 

D'Alger à Haïti, en passant par Athènes ou les Amériques, l'âme descend les rapides d'un fleuve électro et poursuit son voyage initiatique de la naissance à la mort. Ainsi, le spectateur se mue en un grain nomade — sur lequel soufflent le son du musicien et le vers du poète —, traçant sa voie au coeur des images et des lumières métaphorisées de Schvédranne.

 

Kulture avec un grand « K » a aimé l'alchimie Schvédranne qui transmute, dans son athanor, le plomb de notre monde en or providentiel ! Kulture avec un grand « K » a plongé dans le morceau « Athènes » avec un beat qui lui rappelle Marseille et le « Belsunce Breakdown » de Bouga. Par ailleurs, de nombreuses sonorités nous immergent dans les profondeurs de Matrix. Enfin, Kulture avec un grand « K » a bu, jusqu'à l'ivresse, le vin du soir de G.B Vachon qui coule, comme l'élixir de Ferré quand il chantait Baudelaire.

 

Découvrez Le Schvédranne Project sur :

www.schvedranne.org/site.html

 

 

 

Disons du bien de... Gilles-Marie Chenot !

 

Kulture avec un grand "K" a fait sa mue dans un coin de la toile, dans un espace-temps magnétique, l'univers du poète Gilles-Marie Chenot où le verbe créateur soliloque tel un tambour de chaman.

 

Kulture a serpenté au milieu des éclairs kaléidoscopiques de la prose de Gilles-Marie Chenot, dans les dédales de l'aède moderne qui joue, tel Orphée, ses airs avec une lyre de métal hurlant et une flûte de pan aux effets de fusion solidaire.

 

Ainsi, la poésie de Gilles-Marie Chenot puise certaines de ses forces alchimiques dans le coeur tropical d'Aimé Césaire, les fièvres provençales de René Char et les visions hyperboliques des chantres de l'hermétisme.

 

Fission du noyau poétique. Dans l'espace "Chenot", la psyché de Kulture a été déchiquetée comme le corps d'Osiris, puis digérée par les aliens d'une sphère futuriste. Le meilleur des mondes au sein duquel des mandibules mécaniques d'insectes oniriques sécrètent une substance de songes qui rongent la réalité.

 

Sous les floraisons spatiotemporelles de Gilles-Marie Chenot, Kulture a baigné sa nuque dans le cresson bleu poussant sur les lèvres d'un champ lexical foisonnant de métaphores originales et d'effluves de lumière où se mélangent les formes sensibles, les flammes de l'ombre et le chant chamanique de spectres "cryptocybernétiques".

 

Gilles-Marie Chenot a traîné Kulture dans la fange céleste et le miel brûlant sur les seins d'odalisques aux vertus transhumanistes. Alors, Kulture s'est coulé dans un bain spirituel peroxydé, avant d'être englouti par une bouche de vestale — à langue de serpent et aux papilles d'eau, d'air et de feu — nimbée de mystères pour une plongée au coeur d'une gorge hélicoïdale aux vocalises volcaniques.

 

Puis le silence. Kulture s'est suspendu au trapèze de Gilles-Marie Chenot.

 

Extrême onction. On roule dans le songe et l’herbe bleue des anges. Déjà, les rêves fuient notre corps par le sommet de la tête. Grands espaces de liberté et d’horizon symphoniques. Au-delà de ce monde, une vie ourlée d’éternité et d’onirisme inspirateur. Souffle et inspire ! Le « Je » n’est plus qu’une chandelle qui brûle dans un champ lumineux d’âmes cotonneuses bercées par un courant de fréquences elliptiques. Toute la glace a fondu laissant la place à l’œuvre d’une vie : ce grain de sable poli, comme un diamant, jusqu’à la dernière heure. Plage insondable. Nos pensées s’unissent et tissent une maille minérale : mandala infinitésimal ! Inlassablement, on a poussé notre passion au pinacle : cet Everest du vide ! Imaginons la variation du champ magnétique du plaisir et mesurons l’hydrométrie de nos peines ! Alors, on se baignera dans la recherche alternative du temps perdu et du temps-mue offert à la sagesse du présent. Notre liberté rebondira dans un cadre aux limites inconnues. Suspendons-nous au trapèze silencieux pour mûrir, sous le battement d’ailes de la Lumière !

 

Kulture avec un grand "K" a aimé la force de vie, l'originalité et la richesse de l'univers poétique de Gilles-Marie Chenot dont vous pouvez découvrir des extraits sur :

 

Son site : http://lapoesiequejaime.net/gmc.htm

Son blog : http://gmc.blogspirit.com/

 

- Les semences pourpres de l'innocence (Éd. Chloé des Lys)

www.editionschloedeslys.be/

www.chapitre.com

 

- Le chant du danseur - cratères littéraires (Éditions du cygne)

www.edtitionsducygne.com

 

 

 

Disons du bien de... Éric Chevillard !

 

Kulture avec un grand "K" a chaussé sa paire de longues-vues et ses mocassins en peau de tigre pour marcher sur les traces d'une espèce rare, celle d'un écrivain précis et précieux, sans être ridicule : le Éric CHEVILLARD.

 

Aujourd’hui, jour de la Saint-François, Cloclo est de retour, mais le cyclone Claude ne doit pas emporter nos artistiques contemporains dans son maelstrom médiatique. Au hasard, j’ai donc choisi le chevaleresque Éric Chevillard. Enfin, voilà un gracieux romancier qui brille par sa discrétion !

 

Ce pudique artisan du verbe taille ses diamants dans la pierre d’alun et la glace fondue du pôle de la psyché d’un curiste islandais flânant dans les rues du vieux pays dijonnais ! Cet auteur porte le casque d’Hadès ; ce heaume le rend invisible, mais, aussi, invincible ! Gageons que Chevillard est le seul à pouvoir démâter un canot pneumatique, tel Poséidon, avec la force tranquille de sa verve ! Verre pilé, Ver à soie et Vertes envolées lyriques, l'auguste auteur pompe, à pied ou bien à main levée, dans sa soufflerie de vers, pour donner forme humaine à ses sculptures syntaxiques onirico-burlesques !

 

Éric Chevillard excelle dans l’art et la manière d’étendre, sur le fil du rasoir, le petit linge du quotidien. Lui, qui aime les fourmis et les girafes, sait combien il est difficile de rouler sa bosse sur le dos d’un chameau.

 

Ainsi, Chevillard éclabousse notre face de lecteurs venimeux avec l’élégance de son humilité. Il a percé les mystères de Paris, et sa plume est la seule capable de fendre la croupe toute munificente d’un éléphant d’Asie, assis sur une pile de disques de «Cloclo».

 

Qu’on ne s’y trompe pas, Éric Chevillard n’a pas l’usage de défenses pour taper à la porte de son éditeur ; il utilise, tel un druide, la branche d’un arbre vengeur ou l’éclat d’un ver luisant à Minuit, pour annoncer sa venue. Où passe Éric Chevillard, le verbe ne repousse plus et le poil non plus d’ailleurs !

 

Kulture avec un grand "K" n'a pas résisté aux sirènes de l'anachronisme, du décalage des genres, aussi, son tuteur légal a repris l'une de ses vieilles chroniques.

 

— son blog " L'autofictif" : http://l-autofictif.over-blog.com/ ;

— son site : http://www.eric-chevillard.net/.

 

 

 

Disons du bien de... Pierre Jourde !

 

Jour de Chance ! Kulture avec un grand "K" a choisi de prendre un bol d'air jurassien, avec une paille dans le nez et un compas dans la main, afin de comprendre, sans une certaine délectation, la vie et l'oeuvre de l'écrivain-professeur-conférencier : Pierre JOURDE.

 

Qu'il est ardu de séparer le marteau de la faucille, et même s'il n'est pas question de Communisme, mais de communauté de pensée, aussi, après l'évocation de Éric Chevillard, il paraît indispensable de parler de l'écrivain Pierre Jourde !

 

J'ai donc pris mon bâton de Maréchal pour battre la campagne auvergnate où ce champêtre auteur puise son absolue agrégation à la matière de l'absurde, du fantastique et de la mélancolie. Auteur d'une oeuvre polymorphe et foisonnante, Pierre Jourde descend aux racines de la drôlerie et du non-sens — comme on pénètre dans les forces d'Héphaïstos ou les mondes souterrains de l'Hadès — avec cette larme triste et rigolarde qui larde le front de ses circonvolutions mythologiques.

 

L'homme joue avec le double et les effets anamorphotiques des miroirs qui décorent le labyrinthe borgésien de ses cathédrales littéraires. Pierre Jourde ressemble à un volcan aux ferveurs plasmatiques qui coulent sur les pentes du Tibet ou sur les monts chauves d'Auvergne, du Jura ou du Cantal !

 

Ainsi, Pierre qui roule n'amasse pas la mousse de ses détracteurs qui bavent d'envie devant les saillies de sa plume ! Double est l'âme de Pierre Jourde, de l'ancrage rabelaisien à la terre aux éclosions spirituelles de ses cartes imaginaires comme des mandalas guidant les pas du voyageur intérieur ! Non ! Pierre ne perd pas la boussole ni le sextant ni l'astrolabe, il connait le langage des étoiles et les voies sans issue de la littérature contemporaine !

 

Où Pierre Jourde passe, le verbe repousse de plus belle, car il ensemence les champs syntaxiques avec ses graines d'incongruités. Ainsi, l'architecture du Capitaine Jourde résiste à toutes les tempêtes cycloniques ; ce squelette marin, telle la baleine de Jonas, engloutit la houle et les récifs burlesques, songes d'un fécond esprit de géographe. L'auteur nous emprisonne avec lui dans son dédale, sans fil d'Ariane, pour que nous sauvions le Minotaure, parangon de fortitude et d'exigence littéraires !

 

Alors, afin de boucler la boucle, je rappelle l'écho de Éric Chevillard, comme une sirène à queue de poisson-chat, afin qu'il dirige l'Ulysse Jourde vers ses terres oniriques...

 

Kulture avec un grand "K" soutient Pierre Jourde sur les voies de son labyrinthe intérieur...